L’association CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) de Côte-d’Or réagit vivement à l’annonce récente du Relais, acteur majeur de la collecte solidaire de vêtements, qui a été contraint de suspendre temporairement ses activités. En cause : une saturation sans précédent de ses capacités, provoquée par un afflux massif de textiles usagés, majoritairement issus de la fast fashion.
Un constat alarmant pour la CLCV, qui voit là la confirmation de ses craintes exprimées lors de l’ouverture d’une boutique éphémère Shein à Dijon il y a quelques mois. « Cette implantation avait déjà suscité l’inquiétude des défenseurs de la consommation responsable. Aujourd’hui, les effets néfastes de ce modèle de consommation sont visibles », déclare l’association dans un communiqué.
Un modèle à bout de souffle
Le Relais, comme d’autres structures de l’économie sociale et solidaire, se retrouve débordé par des quantités de vêtements bien au-delà de ses capacités de tri, de stockage et de valorisation. Une part significative de ces textiles est inutilisable, ni réutilisable, ni recyclable, et finit souvent en décharge ou à l’incinération.
Pour la CLCV de Côte-d’Or, il s’agit d’un véritable « étouffement du modèle de l’économie circulaire », pris à contre-pied par une industrie de la mode fondée sur la surproduction et le « tout jetable ». « Les objectifs de durabilité sont directement sabotés par un système économique qui alimente le gaspillage textile », alerte l’association.
Des mesures attendues des pouvoirs publics
Face à cette situation qu’elle juge « alarmante », la CLCV appelle les pouvoirs publics à réagir de manière concrète. Elle préconise :
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Un encadrement renforcé des plateformes de fast fashion, incluant plus de transparence sur la traçabilité des produits, des obligations de reprise des vêtements usagés, et la limitation des implantations physiques temporaires.
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Une éducation renforcée à la consommation responsable, dès le plus jeune âge.
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Un soutien accru aux structures locales de réemploi et d’insertion, en première ligne face aux excès d’un système devenu incontrôlable.
« La crise que traverse aujourd’hui Le Relais n’est pas un simple fait divers, mais un signal fort », conclut la CLCV. « Il est urgent de repenser notre rapport à l’achat, à la mode et à la durabilité. »