Le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) monte au créneau contre la proposition gouvernementale de supprimer deux jours fériés pour augmenter le temps de travail annuel. Selon la dernière enquête flash menée les 16 et 17 juillet 2025 auprès de 1 140 dirigeants de très petites entreprises, 72 % d’entre eux y sont catégoriquement opposés.
Une mesure perçue comme une « taxe sur le travail »
Pour les chefs d’entreprise interrogés, cette suppression reviendrait à pénaliser une nouvelle fois les actifs, sans répondre aux véritables enjeux de production et de compétitivité. Les répondants dénoncent une mesure qui :
- alourdirait la charge de travail de salariés déjà fortement mobilisés ;
- détériorerait le climat social ;
- pèserait sur des indépendants qui travaillent déjà en moyenne 48 heures par semaine ;
- fragiliserait un secteur touristique dépendant de ces jours de congé.
Marc Sanchez, secrétaire général du SDI, rappelle que son organisation a été parmi les premières à poser le débat sur le temps de travail lors des ponts et jours fériés de mai dernier, repris en exemple par le Premier ministre : « Taxer les entreprises au motif d’un temps de travail insuffisant en France n’a aucun sens, pas plus que d’exiger de nos salariés qu’ils travaillent gratuitement. »
Une alternative : augmenter le temps de travail hebdomadaire
Pour le SDI, la voie juste serait d’augmenter la durée hebdomadaire de travail, avec une rémunération en conséquence, plutôt que de rogner sur les jours fériés. L’organisation avance qu’une seule heure supplémentaire par semaine aurait un effet « trois fois supérieur » à la suppression de deux jours fériés, tout en restant supportable pour les TPE.
Un rejet qui s’inscrit dans une défiance plus large
Cette opposition s’inscrit dans un climat général de méfiance envers les annonces budgétaires pour 2026. L’enquête montre que nombre de dirigeants jugent ces mesures injustes, estimant qu’elles frappent d’abord « ceux qui travaillent » tout en épargnant les dépenses structurelles de l’État.
Pour le SDI, l’urgence n’est pas de ponctionner davantage les actifs, mais de cibler des réformes structurelles et de simplifier l’environnement administratif pour permettre aux petites entreprises de créer plus de richesse et d’emplois.