Le 20 août 2025, Dijon Actualités publiait un article intitulé « Dijon – Fontaine d’Ouche : ras-le-bol autour de l’Intermarché du quartier ». Nous y relations la colère de plusieurs clients de l’enseigne. Entre pannes de frigos, congélateurs hors service et rayons partiellement vides, le constat est récurrent selon nombre d’habitués.
« Je viens régulièrement, et il manque tout le temps des produits. Quand ce ne sont pas les rayons vides, ce sont les frigos ou les congélateurs qui tombent en panne. Il y en a ras-le-bol », déplorait ainsi Colette, cliente régulière de l’Intermarché.
La réponse officielle : une panne de froid due aux fortes chaleurs
Dans un souci de contradictoire, notre rédaction avait sollicité la direction du magasin, en particulier M. Favier. Mais la réponse ne nous est pas parvenue de ce dernier : elle est arrivée le vendredi 22 août à 15h19, signée de M. Antoine Graiff, consultant pour ANGIE, un groupe de conseil en communication indépendant.
Dans ce courrier, il écrit : « Le Groupement souhaite vous informer que l’Intermarché Dijon Fontaine d’Ouche subit actuellement une panne de froid due aux fortes chaleurs des dernières semaines. La direction a été contrainte d’immobiliser une partie du rayon frais (glaces, surgelés, boucherie) en raison d’une surchauffe et d’une panne de matériel, ceci afin de garantir la sécurité des consommateurs.
- Les clients sont informés de cette panne par un affichage à l’entrée du magasin.
- La pièce de rechange a bien entendu été commandée auprès du fournisseur, mais le délai de réception est estimé à 10 semaines.
- Intermarché Dijon Fontaine d’Ouche présente ses excuses pour la gêne occasionnée et met tout en œuvre pour accueillir ses clients dans les meilleures conditions possibles. »
Depuis la publication de notre article, les congélateurs ont effectivement été réparés, tout comme les frigos en panne. En revanche, deux de nos questions sont restées sans réponse :
- Comment expliquez-vous les ruptures récurrentes de produits alimentaires et autres en rayons ?
- Que répondez-vous aux clients qui estiment être pris en otages, l’Intermarché étant le seul commerce de proximité depuis la fermeture du Netto, pour un quartier de plus de 11 000 habitants ?
Des propos surprenants d’un salarié
Contactée dès le 19 août 2025 par téléphone afin d’obtenir la version de la direction, notre rédaction a eu affaire à un salarié du magasin. Nous lui expliquons que plusieurs mails nous étaient parvenus, dénonçant des pannes à répétition, un manque de produits dans les rayons, ainsi que le fait que des clientes se plaignent de la saleté du magasin. Voici l’échange tel qu’il a eu lieu :
L’homme nous répondra : « Ouais, oh ben de toute façon ! » Puis il ajoute : « Je fais pas mal de magasins à côté en intérim, il n’y a qu’ici que les gens gueulent sans arrêt ! » Et encore : « Bein c’est spéciale, moi je bosse un peu dans les autres inter comme ça en intérim, c’est un magasin qui est très spéciale quoi ! »
Surpris par ses propos, nous demandons si cette impression est liée à la population du quartier. Il confirme : « Ouais, les gens sont un peu… c’est un peu spéciale quoi ! ». Il poursuit : « Je pense que ça doit être Dijon, moi je vais à Is-sur-Tille, c’est quand même pas ça ! »
Nous ne nous attendions pas à ce que ce salarié tienne de tels propos, il faut le reconnaître. Nous lui rétorquons : « Ouais, il n’y a peut-être pas tout le temps les frigos en panne à Is-sur-Tille aussi ! » Sa réponse sera : « Ah bein peut-pas, mais après, c’est les machines qu’est-ce que vous voulez que je vous dise. Moi je pense que les gens devraient se remettre un peu en question, mais bon. »
Bref : pour ce salarié, « les habitants du quartier sont un peu spéciaux ». Ces propos sont regrettables et, disons-le clairement, tout simplement scandaleux.
Des habitants laissés sans réponse ?
Une chose est certaine : la direction n’a pas jugé utile de répondre à nos autres questions. Peut-être considère-t-elle que les 11 000 habitants de Fontaine d’Ouche n’ont pas droit à des explications ? À moins qu’elle ne partage, comme ce salarié, l’idée que « c’est un peu spéciale » – ce qui justifierait, selon elle, de ne pas prendre l’initiative d’apporter des réponses légitimes à une population qui, pourtant, dépend de ce commerce de proximité.
Nous avons repris contact avec les clients qui nous avaient sollicités par mail. Ceux-ci nous ont annoncé qu’ils étaient en train de monter un collectif et qu’ils comptaient bien se faire entendre dans les prochaines semaines si la situation ne s’améliorait pas au sein de leur Intermarché : « On aime notre Intermarché, il suffirait de pas grand-chose pour que les choses s’améliorent », nous dira Ahmed B.
Quant aux propos tenus par le salarié, il ajoutera : « Si ces propos ont bien été tenus, comme vous nous le rapportez, alors ce serait un scandale de nous stigmatiser ainsi. » Nous prendrons alors l’initiative de lui faire écouter l’enregistrement, où l’on entend clairement le salarié tenir ces propos. Il nous répondra : « C’est grave, très grave. Espérons que la direction réagira. »