Le ton est grave, les mots choisis. Le député socialiste Pierre Pribetich (Côte-d’Or, 3e circonscription) a vivement critiqué la politique budgétaire du gouvernement et la posture du Premier ministre François Bayrou, accusé d’« irresponsabilité » et d’avoir manqué à ses engagements.
« La situation de notre pays est grave », martèle le parlementaire, qui pointe tour à tour la dégradation des finances publiques, la précarisation des classes populaires et la trajectoire d’austérité annoncée pour 2026. Selon lui, la responsabilité incombe autant à Emmanuel Macron et à ses gouvernements successifs qu’au chef du gouvernement actuel : « Le choix d’affaiblir massivement les recettes de l’État a durablement fragilisé la situation budgétaire et aggravé les inégalités. »
Un budget jugé « inacceptable »
Pour l’élu socialiste, les propositions budgétaires du gouvernement ne sauraient servir de base de discussion. Est notamment visée l’ampleur de l’effort demandé : 44 milliards d’euros dès 2026. « C’est un budget d’austérité qui aura un effet récessif et augmentera le chômage, lequel atteindrait 8,9 % selon l’OFCE », alerte-t-il.
Pierre Pribetich dénonce en particulier des mesures qui frapperaient directement les ménages : suppression de deux jours fériés, hausse du reste à charge lors des consultations médicales, ou encore une « année blanche » pesant sur l’ensemble des Français.
La rupture du dialogue politique
Au-delà des chiffres, le député pointe un problème de méthode. François Bayrou, selon lui, a créé « les conditions de la défiance » tout en réclamant un vote de confiance le 8 septembre. « Depuis sa nomination à Matignon, il n’a tenu aucun de ses engagements », regrette-t-il, rappelant que les socialistes avaient proposé un pacte de non-censure, resté lettre morte.
Pour Pierre Pribetich, le Premier ministre se montre « obsédé par son destin présidentiel » et privilégie « la fuite en avant plutôt que le dialogue et le compromis ».
Un vote contre la confiance
Conséquence logique, l’élu socialiste affirme, aux côtés de ses collègues du groupe parlementaire, qu’il votera contre la confiance. « Impossible pour nous de lui donner un chèque en blanc », tranche-t-il.
Dans cette séquence politique tendue, Pierre Pribetich tient à rappeler que la « situation budgétaire et institutionnelle » actuelle relève, selon lui, de la seule responsabilité de François Bayrou, « irresponsable en refusant le compromis ».