Hier, ce fut encore une soirée agitée avenue Édouard-Belin, dans le quartier de Fontaine d’Ouche à Dijon. Des cris, des hurlements, puis une bagarre entre plusieurs jeunes femmes sous un arrêt de bus. La scène, filmée par des témoins et transmise à notre rédaction, circule désormais dans le quartier, où de nombreux habitants se demandent ce qu’il s’est réellement passé.
« Quand ce ne sont pas les rodéos en voiture, ce sont les bagarres. Quand ce ne sont pas les bagarres, ce sont les voitures incendiées », résume, amer, un riverain de l’avenue Édouard-Belin. Un constat qui traduit une lassitude profonde face à la répétition d’incidents dans le secteur.
Car à Fontaine d’Ouche, la tension ne retombe jamais bien longtemps. Un soir, ce sont des rodéos sauvages qui mettent en danger les passants. Le lendemain, des véhicules incendiés. Puis viennent les affrontements, les règlements de comptes ou encore les dégradations.
Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 2 heures du matin, ce sont encore des cris et des invectives qui ont éclaté rue du Tire-Pesseau, toujours au cœur du quartier. Une altercation de plus, dans une série d’événements qui finit par donner le sentiment d’une spirale sans fin. Mais surtout un profond ras-le-bol général.
« Quand tu dors tranquillement, et que d’un coup tu entends gueuler dans la rue, des gens pour des conneries… franchement, ça devient vraiment gonflant », témoigne un riverain désabusé, qui a filmé la scène.
Des vidéos comme celle-ci, nous en avons reçu énormément. Nous faisons le choix de ne pas toutes les diffuser. Face à cette succession d’incidents, beaucoup d’habitants disent ne plus s’étonner. « On banalise. On détourne le regard », soupire une résidente. La violence du quotidien est devenue, selon plusieurs riverains, « d’une banalité effroyable », à Fontaine d’Ouche comme dans d’autres quartiers confrontés aux mêmes réalités.
Alors, que faire face à cette situation ? Certains ont déjà choisi : fermer les yeux. Un triste constat, reflet d’une époque où l’anormal devient la norme, et où l’habitude finit par être le pire des aveuglements.