La polémique autour de la plantation de pieds de chanvre dans le parc du Cèdre, à Chenôve, n’en finit pas d’agiter le débat local. Philippe Neyraud, élu du groupe d’opposition Bon Sens à Chenôve, a tenu à préciser sa position. Pour lui, « ce sujet mérite d’être abordé avec sérieux, car il touche à la pédagogie, aux symboles, à la sécurité et à la confiance entre élus et habitants ».
« Con, inculte crasse, ultraréactionnaire… »
L’élu raconte avoir reçu de nombreux commentaires après ses prises de position : « Certains, très mesurés, m’ont honoré par les qualificatifs qui m’ont été attribués : con, inculte crasse, ultraréactionnaire, rétrograde… » Une habitude, selon lui : « Quand un sujet dérange le maire de Chenôve, lui-même donne l’exemple dans une palette encore plus large où je suis associé plus ou moins explicitement au fascisme, au stalinisme, au racisme, à l’antisémitisme… »
Philippe Neyraud dénonce également une forme de mépris dans la manière dont ses interventions en conseil municipal sont accueillies. « Je suis, d’après lui, celui qui n’aime pas la population de Chenôve et notamment celle du grand ensemble, voyez le message ! À cela j’ajouterais le mépris qui va au-delà de ma propre personne quand mes interventions sur le budget sont dédaignées en les qualifiant d’exercices de bac pro. »
« Une stratégie de détournement »
L’opposant estime que ces polémiques masquent des difficultés de fond : « La stratégie de détournement fonctionne, laissant place à un fonctionnement autocratique, y compris dans la majorité. Les effets négatifs se font sentir : plan de circulation, finances et budgets, tranquillité publique, gestion du personnel (RSU), plan local d’urbanisme (PLUi-HD), CCAS, pédagogie et symboles… »
Une polémique de symboles
Sur le chanvre, il veut être clair : « Mon objectif n’a jamais été de confondre le chanvre industriel et le chanvre indien (connu pour ses propriétés psychotropes), ni d’ouvrir un débat sur la légalisation du cannabis, qui n’est pas du ressort municipal. »
Sa question, insiste-t-il, était simple : « Est-il pertinent d’installer en pleine ville, et sans information préalable au public, des plants dont l’apparence peut prêter à confusion, notamment pour les plus jeunes ? Dans un contexte marqué par le trafic de stupéfiants et les drames qu’il entraîne, la symbolique liée à cette plante ne peut être ignorée. »
« La loi n’a pas été respectée à Chenôve »
L’élu d’opposition rappelle que la législation est stricte : « L’exploitation du chanvre est réservée aux agriculteurs actifs, seules certaines semences sont autorisées et le taux de THC peut faire l’objet de contrôles. La culture doit être déclarée, ce qui n’a pas été le cas à Chenôve. Ces règles existent pour des raisons de santé publique et de lutte contre le trafic. »
Un appel à la pédagogie et au dialogue
Pour Philippe Neyraud, la municipalité aurait dû accompagner l’initiative d’explications : « Un panneau explicatif, une communication transparente, et une information aux services de l’État. Faute de cela, l’incompréhension prend le pas sur l’intention initiale. »
Et de conclure : « Mon souhait, pour l’avenir, est que ce type de sujets soit traité avec clarté et dialogue, afin de renforcer la confiance entre les habitants et leurs élus. »