Le maire de la ville de Chalon-sur-Saône et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Gilles Platret, a annoncé dans un communiqué sa décision de quitter le groupe Les Républicains au Conseil régional. Une rupture qu’il justifie par son refus de « toute compromission » avec le macronisme et par sa volonté de rester fidèle à ses électeurs.
Le communiqué de Gilles Platret
Maire de Chalon-sur-Saône,
Conseiller régional de Bourgogne et de Franche-Comté
«Conseil régional : « Contre la dérive et les compromissions, fidèle à mes électeurs, je choisis l’indépendance »
La vie politique française se fracture sous nos yeux. Chaque citoyen peut mesurer le fossé grandissant entre ses aspirations légitimes et ce qu’en font depuis trop lontemps ses prétendus « représentants » nationaux, plus préoccupés par leurs combinaisons politiciennes de toutes sortes que par le service de l’intérêt général.
Au milieu de ce marasme démocratique, qui frappe toutes les formations politiques, l’image des plus détestables renoncements est sans doute donnée par les Républicains. Ce parti qui fut naguère héritier du message du Général de Gaulle, ce parti qui maintint encore jusqu’à la dissolution les apparences d’une opposition frontale au macronisme, doctrine qui a accéléré le déclin de la France, ce parti qui fut le mien est désormais rongé par l’envie de travailler étroitement, voire de se fondre, avec les derniers soutiens de l’actuel président de la République.
On le voit avec cette participation branlante au gouvernement qui n’a aucun sens et ne produit évidemment aucun résultat. Mais on le voit aussi, de plus en plus, dans nos collectivités territoriales.
Le Conseil régional de Bourgogne et de Franche-Comté en est aujourd’hui le théâtre souterrain. Je dois à mes électeurs et à l’ensemble des citoyens de notre région de dévoiler les manœuvres en cours.
En juillet de l’année dernière, décidé à ne plus cautionner la dérive de mon ancien parti politique, j’ai résolu de le quitter. Mais LR ne l’a visiblement pas compris, qui continue actuellement de tenter de me forcer la main comme président de mon groupe au Conseil régional.
Alors que je suis parvenu jusque là, pour rester fidèle à la parole que nous avions donnée aux électeurs lors des élections régionales de 2021, à éviter que ce groupe sombre dans un rapprochement sans issue avec les macroniens, ce qui a amené au départ de Monsieur Gordat et à l’éviction de Monsieur Joyandet, tous deux devenus favorables à l’alliance avec Monsieur Macron et ses acolytes, la tendance vicieuse à se rapprocher du macronisme n’a pas cessé.
Cette dérive vers l’union avec les promoteurs de politiques qui, ces dernières années, ont fait tant de mal à la France, s’exacerbe aujourd’hui au sein de notre groupe. Il s’agit, pour les uns, de réintégrer coûte que coûte Monsieur Joyandet. Il s’agit, pour les autres, de cautionner l’attelage honteux que Monsieur Dugourd, membre du groupe, vice-président du Département de Côte-d’Or, président de la Fédération LR de ce département, s’apprête à constituer pour les municipales à Dijon avec Madame Khattabi, ancienne élue socialiste, ancienne ministre de Monsieur Macron, soutien d’un imam dijonnais frériste et du dictateur algérien Tebboune !
Voilà qui ne peut que générer des dissensions internes énormes, encouragées par les moins courageux, qui avancent toujours masqués, sous le vernis de revendications plus ou moins folkloriques.
Je ne suis ni ne serai jamais l’otage de personne. Il y a quatre ans, j’ai conduit la campagne des régionales et j’ai été élu sur une ligne claire : aucun compromis avec le macronisme ni avec aucun autre parti politique.
Jusqu’au bout, par respect de la parole donnée, par respect des électeurs, je tiendrai cette ligne.
Or, il devient aujourd’hui évident que le groupe que j’ai présidé jusqu’à présent n’est plus en phase avec cette exigence.
Par conséquent, il me revient en toute responsabilité de le quitter, afin de préserver mon indépendance et de conserver la confiance des Bourguignons et des Francs-Comtois dont les votes se sont portés sur mon nom il y a quatre ans.
Je laisse ainsi à lui-même un groupe, dont certaines individualités -minoritaires- restent certes magnifiquement honnêtes au milieu de toutes ces turpitudes ; je le laisse surtout à ceux pour qui la politique ne se confondra jamais qu’avec les manigances, les mensonges et les reniements. Je laisse donc les Républicains basculer définitivement vers le macronisme.
Fort de cette indépendance politique qui est mon bien le plus précieux et le seul qui puisse répondre aux espoirs des citoyens exigeant une rénovation profonde de la démocratie française, je resterai donc présent à l’assemblée régionale, siégeant seul, parlant librement, votant en conscience.
Vive la Bourgogne !
Vive la Franche-Comté !
Vive la France !»