Suite à la fusillade survenue jeudi soir à Marsannay-la-Côte, qui a grièvement blessé un habitant originaire de Chenôve, le maire de la commune, Thierry Falconnet, entouré de son équipe municipale et du député de la 3ᵉ circonscription, Pierre Pribetich, a tenu une conférence de presse exceptionnelle. Entre émotion et colère, il a annoncé des mesures symboliques fortes et réclamé des réponses immédiates de l’État.
« Une famille de Chenôve endeuillée »
« La fusillade d’hier soir a endeuillé une famille de Chenôve. Bien évidemment nous avons une pensée pour sa famille et ses proches », a déclaré le maire en ouverture. S’il a salué le travail quotidien mené avec la préfecture, la police nationale et le parquet, l’édile a insisté : « Manifestement cela ne suffit pas. Ces services, ces forces de l’ordre, ces forces de justice ont besoin de moyens supplémentaires pour que la situation soit prise en considération avec toute la gravité qu’elle réclame. »
Il a annoncé avoir écrit dès ce matin au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et au garde des Sceaux, Gérald Darmanin, pour solliciter une audience en urgence : « Il est plus qu’indispensable que l’État, au plus haut niveau, assume pleinement ses missions régaliennes de sécurité, de justice, de protection des habitants. »
Une fête de la République bouleversée
Dans un geste fort, le maire a également annoncé la modification radicale de la traditionnelle Fête de la République prévue le samedi 20 septembre : « Un rassemblement républicain intitulé Chenôve veut vivre en paix se tiendra à 11h. Les autres festivités sont annulées. »
Il a justifié cette décision : « La République ne doit pas être seulement un mot, des déclarations, des incantations. Elle doit être une réalité pour tous nos concitoyens. Or, aujourd’hui, les habitants ont comme préoccupation de pouvoir se déplacer en sécurité, en voiture, à pied, dans leur ville. »
Répondant à une question de Dijon Actualités sur cette annulation, il a expliqué : « On ne peut pas déplorer des blessés, des morts, des actes criminels et, dans le même temps, faire la fête. Ce serait indécent. Ce rassemblement sera un moment de mobilisation citoyenne, un appel solennel pour dire : Chenôve veut vivre en paix. »

« Un climat délétère qui balaie tous nos efforts »
Le maire a élargi son propos à la situation nationale : « Si vous tapez “fusillade France” sur Internet, tous les jours, de tels faits se déroulent. Ce sont des familles endeuillées, des enfants qui n’ont plus leurs parents. Ce sont des situations dramatiques. »
Il a dénoncé « un climat délétère » qui s’installe dans la ville et la métropole : « Malgré tous les moyens et les efforts consentis au quotidien par l’équipe municipale, par nos partenaires, par l’État et le département en matière sociale, tout cela est balayé d’un revers de main par des actes intolérables. »
Et de conclure : « J’adresse solennellement un message d’attention soutenue à une ville comme Chenôve, dont les habitants doivent pouvoir vivre en sécurité. »
Pierre Pribetich : « Rien ne justifie cette violence »
Prenant la parole, le député de la Côte-d’Or a immédiatement exprimé sa solidarité : « J’ai d’abord une pensée pour les victimes, celles qui luttent actuellement dans les hôpitaux, et pour leurs familles. Rien ne justifie cette violence. »
Il a ensuite salué la démarche du maire : « Personne ne sera étonné que je m’associe à sa demande d’audience en urgence auprès du ministre de l’Intérieur, M. Bruno Retailleau, et du garde des Sceaux, M. Gérald Darmanin. En tant que député de cette circonscription, je relayerai naturellement cette démarche. Elle est nécessaire et utile pour trouver des solutions concrètes. »
Le parlementaire a élargi son propos : « Au-delà des discours et des grandes déclarations, il faut rappeler que la sécurité et la justice sont d’abord des fonctions régaliennes de l’État. L’État doit affecter des moyens humains pour assurer la protection de nos concitoyens et pour que la justice fasse son travail. »
Et de répéter à plusieurs reprises, comme un leitmotiv : « À rien ne justifie cette violence. Les habitants de Chenôve ont besoin d’actes, pas seulement de discours. Des discours, c’est bien, mais agir c’est mieux. »
Une demande unanime : l’action de l’État
Maire et député, chacun à leur niveau, ont donc insisté sur la nécessité d’un engagement rapide et concret de l’État. Tous deux appellent à un renforcement des moyens policiers et judiciaires sur le territoire, mais aussi à un signal fort envoyé aux habitants.
Le rendez-vous du 20 septembre, transformé en rassemblement républicain, sera l’occasion pour Chenôve de faire entendre une voix collective : celle d’une ville qui réclame de pouvoir « vivre en paix ».