Comme nous le relations ce matin, une fusillade a éclaté cette nuit place de la République, en plein cœur de la ville. Face à cette nouvelle flambée de violences, la préfecture de Côte-d’Or a réuni en urgence un point presse. Autour du préfet Paul Mourier se tenaient le procureur de la République, Olivier Caracotch, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, et le directeur interdépartemental de la police nationale, Frédéric Vincent-Genod.
Annonce phare : un important dispositif policier sera déployé dès ce soir à Dijon et Chenôve, avec en première ligne la CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines. Mais derrière l’effet d’annonce, une question brûle les lèvres : que se passera-t-il une fois la CRS 8 repartie ?
Un pansement sur une plaie béante
Soyons clairs : ces interventions coup de poing rassurent, mais elles ne règlent rien. Le préfet n’a fait aucune annonce sur le renforcement durable des moyens pour les forces de l’ordre locales. Or, c’est bien cela qui manque cruellement : des effectifs, du matériel, une présence pérenne sur le terrain.
Car on le sait. Le scénario est écrit d’avance. Une fois de plus, les CRS viendront. Une fois de plus, ils repartiront. Et une fois de plus, les hostilités reprendront.
Des choix politiques qui ne peuvent plus attendre
Ce qui se joue ici, c’est plus que l’ordre public. C’est la paix civile. Comment mettre fin aux fusillades ? Comment couper court aux trafics de stupéfiants qui gangrènent Dijon et sa métropole, se propageant à une vitesse fulgurante ?
Il ne suffit plus de gérer l’urgence. Il faut des moyens de long terme. Des moyens donnés aux services de police. Des moyens qui permettront de reprendre le terrain, de sécuriser les quartiers, de restaurer la confiance.
Les habitants, eux, n’attendront pas indéfiniment. Les choix politiques doivent être faits. Et ils doivent l’être maintenant.