La députée socialiste Océane Godard a justifié, ce mardi, le rejet du vote de confiance accordé la veille à François Bayrou, nommé Premier ministre par Emmanuel Macron début septembre. Elle dénonce une trajectoire budgétaire « brutale et inconséquente » qui, selon elle, menace la croissance et l’emploi.
Le 8 septembre, François Bayrou a présenté sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, centrée sur le redressement des finances publiques. À l’issue de son discours, il a sollicité la confiance des députés. Le groupe socialiste, emmené par Boris Vallaud, s’y est opposé, tout comme Océane Godard.
Communiqué de presse de Océane Godard du 9 septembre 2025 :
Vote de confiance : face à la responsabilité, François Bayrou se dérobe
Accorder sa confiance est un acte fort. Comment accorder sa confiance quand ni la méthode, ni la vision, ni la posture, ni les valeurs ne sont partagées ?
Ce lundi 8 septembre 2025, François Bayrou a sollicité la confiance de l’Assemblée nationale suite à une déclaration de politique générale centrée sur la situation budgétaire de la France. C’est avec regret qu’Océane Godard et le groupe socialiste ont voté contre la confiance à François Bayrou. Avec regret car ce rendez-vous du 8 septembre n’a été ni souhaité, ni organisé par les socialistes.
Avec regret car il y avait un autre chemin que celui emprunté par François Bayrou. Sa méthode brutale, solitaire, et inconséquente prévoyait près de 44 milliards d’euros d’économies alors que la commission européenne demande à la France 20 milliards d’économies par an dans sa trajectoire de retour à un déficit soutenable.
Objectivement, selon les experts de l’OFCE, ce projet de budget risquait d’aggraver la baisse de la consommation et de la croissance, la hausse du chômage et aurait possiblement entrainé le pays dans une période de récession.
Cette séquence regrettable marque un manque d’humilité indispensable pour unir les forces politiques afin de réconcilier le pays, renouer avec la confiance et travailler autour d’un budget sécurisant le pays et les français.
L’Histoire et la grandeur de notre France, les talents, les services publics et les innovations dans nos territoires, les vies des françaises et des français, nous imposent un élan pragmatique, audacieux et intelligent. Les socialistes sont au rendez-vous avec la présentation d’un contre-budget ambitieux, juste, conforme aux recommandations de l’OFCE et d’économistes reconnus, visant à maîtriser la dette tout en protégeant les ménages les plus précaires et les classes moyennes, notamment grâce à la Taxe Zucman.
22 milliards d’euros d’économies en 2026 afin d’atteindre un déficit de 3% à l’horizon 2032. Par ce travail et ces propositions, nous réaffirmons notre volonté de servir la nation. En gage de bonne volonté et pour s’assurer de gouverner sur la base du compromis et du dialogue, les socialistes proposent de renoncer à l’utilisation de l’article 49-3.
Considérant qu’il est trop tard pour être pessimiste, convaincue par les possibilités d’allier les énergies et les volontés, la députée Océane Godard en appelle au Président de la République pour nommer très rapidement un Premier ministre ou une Première ministre ayant l’envie et l’envergure de créer les conditions du dialogue et de la négociation avec l’ensemble des partis de l’arc républicain pour une France rassemblée, réconciliée, rassurée.