Ce mercredi, une manifestation intersyndicale dans le cadre du mouvement « Bloquons tout » a réuni plusieurs milliers de personnes dans les rues de Dijon. Selon les chiffres de la police, environ 3 400 manifestants étaient présents, tandis que les organisations syndicales avancent le nombre de 5 000 participants.
Le cortège, globalement pacifique, n’a donné lieu à aucun incident majeur le long du parcours. Seuls quelques tags, rapidement effacés, ont été relevés. En revanche, les vitrines du Carrefour Express situé 26 boulevard Colonel Charles Flamand ont été brisées par un individu vêtu de noir. Nous allons tenter d !e vous expliquer pourquoi l’enseigne Carrefour est victime d’attaques lors de manifestations.
Si l’enseigne a été prise pour cible, c’est en raison de sa présence contestée en Israël. En mars 2022, Carrefour annonçait un accord de franchise avec la société israélienne Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan. Cet accord permettait à la marque française de s’implanter en Israël, en remplaçant progressivement les enseignes Yenot Bitan et Mega par Carrefour.
Or, plusieurs de ces magasins sont implantés dans des colonies israéliennes situées en territoires occupés, ce qui constitue, selon le droit international, une violation des conventions en vigueur. Des organisations comme l’Association France Palestine Solidarité ou encore BDS France dénoncent cette implantation, qu’elles considèrent comme une forme de complicité économique avec la colonisation.
Ce groupe fait partie d’une liste de 112 entreprises pointées par l’ONU en 2020 qui favorisent la colonisation, et bénéficient des retombées économiques associées.
Des images qui ont ravivé la colère
La polémique s’est renforcée en octobre dernier lorsqu’une série de photos publiées sur les réseaux sociaux de Carrefour Israël montrait des soldats de Tsahal posant avec des sacs remplis de produits Carrefour. Dans un autre message, l’enseigne évoquait le don de milliers de colis destinés aux soldats israéliens.

Carrefour s’était défendu
Le groupe Carrefour avait réfuté toute complicité. Dans un communiqué, la direction avait précisé : « Le Groupe Carrefour n’exerce aucune activité directement en Israël et n’a aucune participation capitalistique dans notre partenaire franchisé Yenot Bitan. Le contrat de franchise est limité au territoire israélien et exclut toute implantation dans les territoires occupés. Aucun magasin Carrefour n’y est présent. »
Une colère persistante
Ces arguments n’avaient pas suffi à apaiser les critiques. Depuis, l’enseigne de grande distribution est visée par un mouvement de boycott. Selon le Hamas, la guerre en cours à Gaza a déjà fait plusieurs milliers de victimes, en majorité des civils.
Devant la vitrine brisée du Carrefour Express de Dijon, un manifestant, lui aussi vêtu de noir, avait confié : « On a une dent contre Carrefour. » Un acte isolé qui avait toutefois marqué cette journée de mobilisation, pourtant placée sous le signe d’un défilé globalement calme.
Cet article n’a en aucun cas vocation à justifier l’acte commis hier contre l’enseigne Carrefour Express. Son objectif est uniquement d’apporter des éléments de compréhension sur les raisons pour lesquelles cette marque peut être visée lors de manifestations. Dijon Actualités tient à rappeler son attachement à une information factuelle et impartiale. Nous sommes neutres, et nous le resterons.