La nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre n’a pas tardé à susciter de vives réactions dans l’opposition. Parmi elles, la fédération du Parti communiste français (PCF) de Côte-d’Or a publié un communiqué particulièrement critique, qualifiant cette décision d’Emmanuel Macron de « mauvaise nouvelle pour la France ».
Un « énième déni démocratique » selon les communistes
Pour le PCF Côte-d’Or, le choix du président de confier Matignon à un proche macroniste illustre la continuité d’un système politique « moribond ». Dans leur texte, les communistes dénoncent « un énième déni démocratique d’un Président en fin de règne ».
La critique ne porte pas seulement sur la personne de Sébastien Lecornu mais sur l’orientation politique attendue du futur gouvernement. « Si c’est pour reproduire les mêmes recettes d’austérité que celles défendues hier par François Bayrou, aujourd’hui par Emmanuel Macron, alors ce gouvernement n’apportera aucune réponse aux besoins du pays », tranche la fédération.
Un homme de droite, pas un partenaire de gauche
Contrairement à certaines analyses relayées dans les médias, les communistes réfutent l’idée d’une possible entente de Lecornu avec les forces de gauche. « Rien n’est plus faux ! », écrivent-ils. Pour eux, l’ancien ministre des Armées reste « un homme de droite, qui a su, par contre, dialoguer avec l’extrême droite ».
Ils rappellent également son rôle dans l’organisation du « Grand Débat » qui avait suivi la crise des Gilets jaunes : une initiative présentée comme un dialogue national mais qui, selon le PCF, « n’a mené à rien, sinon à donner l’illusion d’une écoute ».
Une orientation tournée vers la guerre
Le PCF Côte-d’Or insiste aussi sur la dimension sécuritaire et militaire incarnée par le nouveau Premier ministre. Ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu symboliserait, selon eux, « une orientation tournée vers la guerre, quand nos priorités doivent être la paix, la justice sociale et la justice fiscale ».
La fédération met en garde contre « l’habileté » d’un homme politique capable de donner l’impression qu’il écoute, mais dont « les actes ont toujours consisté à accompagner Emmanuel Macron dans ses choix libéraux et autoritaires ».
Un appel à la mobilisation populaire
Face à ce qu’ils considèrent comme un « mépris du peuple permanent », les communistes de Côte-d’Or réaffirment leur opposition résolue au nouveau Premier ministre. Ils appellent à une mobilisation nationale dès le 10 septembre, puis lors de la Fête de l’Humanité le 18 septembre, et « jusqu’à la victoire ».
Leur revendication centrale : une politique de réindustrialisation, de renforcement des services publics — notamment dans la santé et l’éducation — et une contribution accrue des plus riches. « Ce n’est certainement pas aux classes populaires de faire les efforts, alors que leur situation sociale se dégrade », souligne le communiqué.
« La voix du peuple jusque dans les murs de Matignon »
En conclusion, la fédération communiste de Côte-d’Or appelle à bâtir « un grand mouvement populaire » fondé sur la justice sociale, la justice fiscale et la paix. Elle invite militants et citoyens à « faire résonner la voix du peuple jusque dans les murs de Matignon ».
Communiqué de la coordination de la Côte-d’Or du Parti communiste français du 10 septembre 2025 :
À l’ombre d’un mandat qui s’achève, Emmanuel Macron scelle une nouvelle entaille dans le corps moribond de la 5e République en plaçant un fidèle macroniste à la tête du Gouvernement : énième déni démocratique d’un Président en fin de règne.
La question n’est pas seulement qui, mais surtout quelle politique sera menée, quel budget sera adopté ? Et si c’est pour reproduire les mêmes recettes d’austérité que celles défendues hier par François Bayrou, aujourd’hui par Emmanuel Macron, alors ce gouvernement n’apportera aucune réponse aux besoins du pays.
On entend dire dans certains médias qu’il pourrait s’entendre avec la gauche. Rien n’est plus faux ! Lecornu est un homme de droite, qui a su, par contre, dialoguer avec l’extrême droite.
Ancien ministre des Armées, il incarne également une orientation tournée vers la guerre, quand nos priorités doivent être la paix, la justice sociale et la justice fiscale. Rappelons aussi son rôle dans l’organisation du « Grand Débat » censé répondre à la crise des gilets jaunes : un dispositif qui n’a mené à rien, sinon à donner l’illusion d’une écoute, sans jamais prendre en compte les revendications populaires.
À l’heure où la colère sociale se manifeste à nouveau, cette continuité est inacceptable. Attention : Sébastien Lecornu est habile. Contrairement à François Bayrou, qui n’a jamais su convaincre, lui sait donner l’impression qu’il écoute. Mais c’est un piège dans lequel celles et ceux qui disent défendre les intérêts du plus grand nombre ne devront pas tomber : derrière les mots, ses actes ont toujours consisté à accompagner Emmanuel Macron dans ses choix libéraux et autoritaires.
Face à ce déni démocratique et ce mépris du peuple permanent, nous, communistes de Côte d’Or réaffirmons que nous sommes des adversaires résolus de Sébastien Lecornu.
Nous appelons à la mobilisation générale le 10 septembre, à la poursuivre à la Fête de l’Humanité, le 18 septembre et jusqu’à la victoire. Pour que le peuple vive mieux, avec de meilleurs salaires, de nouveaux emplois grâce à une politique de réindustrialisation, avec un renouveau des services publics — en particulier la santé et l’école — les riches doivent être mis à contribution ! Ce n’est certainement pas aux classes populaires de faire les efforts, alors que leur situation sociale se dégrade.
La justice sociale, la justice fiscale et la paix restent nos priorités. Ensemble, bâtissons un grand mouvement populaire. Ensemble, faisons résonner la voix du peuple jusque dans les murs de Matignon !