Le 10 septembre dernier, dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale du mouvement « Bloquons tout », deux militants ont mené une action symbolique à Dijon. Vers 7 h 15, Pierre et Éloïse se sont enchaînés par la taille et le cou à une rambarde située entre les deux voies du tramway, à hauteur de l’arrêt Foch Gare, près de la gare de Dijon. Assis au sol, jambes étendues sur les rails, ils ont temporairement bloqué la circulation du tram.
Des perturbations et des tensions avec les usagers
L’action a provoqué des désagréments pour de nombreux usagers des transports en commun, contraints de se reporter sur les bus. Si certains l’ont fait sans difficulté, d’autres, en colère, ont directement pris à partie les manifestants.
Les pompiers ont dû intervenir pour découper les cadenas avant que les deux militants ne soient interpellés par la police. Placés en garde à vue durant environ 33 heures, ils ont ensuite été déférés au parquet.
Des poursuites judiciaires engagées
Poursuivis pour détérioration de biens publics et entrave à la circulation, Pierre et Éloïse ont comparu le jeudi 11 septembre 2025 devant un délégué du procureur dans le cadre d’une composition pénale. Le parquet leur propose un stage de citoyenneté, le paiement d’une amende, ainsi que la réparation du préjudice.
L’exploitant du réseau de transports, Keolis (DiviaMobilités), réclame en effet près de 5 400 euros aux deux manifestants, pour couvrir le remplacement de la barrière endommagée et les pertes liées à l’arrêt du tram pendant une heure.
Une question se pose alors : comment DiviaMobilités a-t-elle évalué le préjudice lié à l’arrêt des lignes T1 et T2 du tramway pendant une heure ? À cette interrogation, selon nos informations, les deux militants et leur avocat sont restés sans réponse.
Une décision attendue le 2 octobre
Les deux prévenus ont sollicité un délai de réflexion, conformément à la procédure. Ils disposent jusqu’au 2 octobre 2025 pour se prononcer sur la proposition du parquet. En cas d’acceptation, ils devront indemniser Keolis à hauteur des dommages réclamés, s’acquitter d’une amende et suivre un stage de citoyenneté. S’ils refusent, l’affaire sera portée devant le tribunal correctionnel, où une audience sera alors fixée.