C’est annoncé, c’est officiel : à partir du 1er janvier 2026, les anciens Premiers ministres perdront leurs avantages « à vie ». Sébastien Lecornu, fraîchement installé à Matignon, a dégainé son annonce sur X, comme on sort une épée rutilante. Fin de la protection policière à vie, fin des moyens permanents gracieusement offerts par la République. Désormais, tout sera limité dans le temps, conditionné au risque réel.
Ça claque, ça fait sérieux, ça donne l’impression d’un État qui se réforme. Mais soyons clairs : ce n’est pas une révolution, c’est un écran de fumée. Une poignée d’ex-Premiers ministres est concernée. Et pour le reste ? Rien. Silence radio.
Parce que pendant que l’on amuse la galerie avec quelques voitures de fonction et des bureaux supprimés, les sénateurs, députés, ministres et hauts responsables continuent de profiter d’avantages conséquents, de rémunérations confortables et de conditions très éloignées de celles que connaissent les citoyens ordinaires. L’addition, c’est toujours le contribuable qui la règle.
Et le peuple, lui, doit avaler la pilule. Toujours plus d’impôts, moins de services publics, plus de sacrifices. On serre la ceinture en bas, pendant que là-haut, on desserre les cravates dans les salons feutrés. Voilà le vrai scandale. Voilà le vrai fossé.
Lecornu nous vend sa mesure comme un « geste fort ». En réalité, c’est un coup d’épingle dans un matelas de privilèges. Rien de plus. Le vrai courage politique serait de mettre tout à plat, de s’attaquer au système dans son ensemble, de dire : « plus de passe-droits, plus d’avantages honteux ». Mais ce courage-là, personne ne l’a.
Alors oui, on supprime les avantages à vie des anciens Premiers ministres. Bravo. Mais c’est trop peu, trop tard, trop facile. La République reste gangrenée par ses privilèges. Et tant que personne n’osera s’y attaquer frontalement, la colère ne retombera pas.
Il faut le rappeler, la situation financière catastrophique a été créée par les politiques, qui, quand ils étaient au pouvoir, n’ont pas eu le courage de faire les réformes qu’il fallait ! « Les salauds », diront certains, ont-ils tort de réagir ainsi ? Franchement, le débat est ouvert !
Les Français ne sont pas dupes : ils savent qu’on les enfume. On leur dit « circulez, il n’y a rien à voir », pendant que les mêmes continuent de banqueter. « Le défi de la politique, c’est de faire paraître l’impossible comme l’art du possible », disait Hillary Clinton. Lecornu l’a bien compris, chapeau l’artiste…
F. Bauduin
