Les résultats du dernier baromètre vélo, publiés par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) et relayés localement par l’association EVAD (Ensemble à vélo), confirment un constat amer : dans la métropole dijonnaise, la pratique du vélo reste compliquée, voire décourageante pour beaucoup d’usagers.
Une participation record mais un bilan médiocre
Avec plus de 2 200 réponses collectées sur l’ensemble du territoire métropolitain, dont près de 700 de plus qu’en 2021, le baromètre vélo 2025 enregistre une forte mobilisation des citoyens-cyclistes. Cette hausse témoigne de l’intérêt grandissant pour ce mode de transport écologique, économique et bénéfique pour la santé.
Mais le tableau dressé par les répondants reste sombre. Neuf communes de Dijon Métropole ont obtenu une note significative :
- Dijon : D
- Quetigny : D
- Chevigny-Saint-Sauveur : D
- Saint-Apollinaire : D
- Longvic : D
- Talant : D
- Fontaine-lès-Dijon : E
- Chenôve : F
- Marsannay-la-Côte : F
« Au mieux, nous assistons à un statu quo à un niveau insuffisant, au pire à une stagnation dans la médiocrité », résume l’association EVAD.
Des attentes fortes vis-à-vis des élus
Si la relative homogénéité des notes traduit la compétence métropolitaine en matière de politique cyclable, elle souligne aussi son manque d’efficacité. Dijon Métropole s’est pourtant fixé un objectif ambitieux : atteindre 12 % de part modale vélo d’ici 2030. Or, à ce stade, la dynamique ne semble pas suffisante pour l’atteindre.
Adopté il y a deux ans, le schéma directeur vélo a débouché sur quelques aménagements ponctuels — place du 30-Octobre, route d’Ahuy, rue de Longvic — mais ceux-ci apparaissent trop isolés pour convaincre.
« Les citoyens attendent de pouvoir circuler confortablement et en sécurité, pas seulement sur quelques tronçons vitrine », insiste EVAD.
Des « points noirs » qui perdurent
Le baromètre ne se limite pas à une note : il permet aussi de localiser les « points noirs cyclables », c’est-à-dire les zones les plus dangereuses ou inconfortables. Problème : ces points noirs n’ont quasiment pas évolué depuis l’édition précédente.
Carrefours anxiogènes, coupures dans les itinéraires, absence de continuité entre les pistes, stationnement sauvage sur les bandes cyclables… Les critiques sont récurrentes.
« Cela signifie que les problèmes identifiés il y a quatre ans n’ont pas été traités, ou de manière insuffisante », regrette l’association.
Une mobilisation qui dépasse Dijon
La forte participation ne s’est pas limitée à la métropole. Quatre autres communes de Côte-d’Or ont atteint le seuil nécessaire pour être évaluées : Beaune, Genlis, Arc-sur-Tille et Varois-et-Chaignot. Là aussi, les résultats montrent que le vélo peine à s’imposer comme un véritable mode de déplacement du quotidien.
EVAD interpelle les élus et futurs candidats
Face à ces résultats, EVAD appelle Dijon Métropole et les communes à hausser leur niveau d’ambition et à dégager davantage de moyens financiers et techniques pour sécuriser les déplacements à vélo.
L’association assure vouloir jouer un rôle constructif : « Nous sommes disponibles pour accompagner les équipes en place comme celles qui seront élues l’an prochain. »
En ligne de mire : les municipales de 2026. EVAD annonce qu’elle mènera prochainement des actions de sensibilisation auprès des listes candidates pour les inciter à s’engager sur des mesures concrètes.
Une pression citoyenne qui monte
Au-delà des chiffres, le baromètre vélo illustre une réalité : de plus en plus d’habitants attendent des collectivités une politique claire et ambitieuse en faveur des mobilités actives.
En résumé, si le vélo gagne du terrain dans les mentalités, il peine encore à trouver sa place dans les rues de la métropole dijonnaise.
Les résultats détaillés sont disponibles sur : www.barometre-velo.fr/2025.
Communiqué de presse du 18 septembre 2025 :
Dans la métropole dijonnaise, ça ne s’améliore pas pour les cyclistes
La Fédération française des usagères et usagers du vélo (FUB) vient de partager les résultats de sa grande enquête réalisée au printemps. Ce baromètre vélo, relayé localement par EVAD – Ensemble à vélo et de nombreuses autres organisations locales, permet à chaque citoyenne et chaque citoyen d’évaluer les conditions de circulation à vélo dans sa commune (et celles dans lesquelles il pratique le vélo). Ce n’est une surprise ni pour nous ni pour les cyclistes du quotidien ou plus occasionnels : les résultats pour les communes de la métropole dijonnaise ne sont pas satisfaisants.
Au mieux un statu quo à un niveau insuffisant, au pire un progrès dans le très médiocre
Chaque ville et village ayant un nombre significatif de réponses est classé entre A (meilleure note possible) et F (plus mauvaise note possible). Ce sont plus de 2 200 réponses qui ont été collectées dans l’ensemble du territoire métropolitain (+ 700 par rapport à l’enquête précédente en 2021, soit + 60%) et qui ont permis de valider les résultats de 9 communes : Quetigny (D), Chevigny-Saint-Sauveur (D), Saint-Apollinaire (D), Longvic (D), Talant (D), Fontaine-lès-Dijon (E), Chenôve (F), Marsannay-la-Côte (F) et Dijon (D).
Tout d’abord, les nettes progressions du nombre de réponses et du nombre de communes ayant reçu suffisamment de réponses pour être analysées (9 communes contre 6 en 2021) confirment la dynamique favorable pour ce mode de transport sobre, écologique, économique et bon pour la santé. Ceci augmente d’autant plus les attentes des « citoyens-cyclistes » vis-à-vis des élu-es et des collectivités pour disposer d’aménagements et d’infrastructures leur permettant de réaliser leurs déplacements dans des conditions confortables et sécurisées.
Ensuite, la relative homogénéité des notes obtenues par les communes de la métropole semble cohérente avec le fait que la politique « vélo » est une compétence métropolitaine.
Des points noirs qui demeurent
Surtout, malgré l’adoption d’un schéma directeur vélo il y a 2 ans, et quelques réalisations isolées (place du 30 octobre, route d’Ahuy, rue de Longvic…), nous partageons totalement le constat lucide qu’apportent les résultats de ce baromètre : le niveau d’effort réalisé par les collectivités locales n’est pas suffisant, notamment pour atteindre l’objectif de 12% de part modale vélo en 2030 que s’est fixée Dijon Métropole.
Pour illustrer ce constat, l’enquête offrait la possibilité de localiser les « points noirs cyclables » à améliorer prioritairement, or il s’avère que d’une enquête à l’autre, ces “points noirs” restent identiques et ne sont pas traités ou pas suffisamment sécurisés par la collectivité responsable, et le danger ou l’inconfort des déplacements en vélo persistent.
Ainsi, nous appelons une fois de plus les collectivités à relever significativement à la fois leur niveau d’ambition en matière de politique vélo et mobilité active mais surtout les moyens autant financiers que techniques pour mettre en œuvre concrètement dans les rues, avenues, boulevards ou places publiques de la métropole, une politique cyclable ambitieuse.
Nous assurons les équipes en place comme celles qui seront élues l’an prochain de notre disponibilité et de notre soutien pour les accompagner utilement dans ces démarches. Nous entreprendrons dans les prochaines semaines des initiatives pour sensibiliser les listes candidates aux municipales de 2026 sur le sujet et les inviter à s’engager sur des mesures très concrètes.
Nous tenons à souligner également la belle mobilisation dans 4 autres communes de Côte d’Or : Beaune, Genlis, Arc-sur-Tille et Varois-et-Chaignot ont reçu suffisamment de réponses au baromètre et ont donc également été notées.
Découvrez l’ensemble des résultats sur : https://www.barometre-velo.fr/2025/