La ville de Chenôve devait célébrer sa traditionnelle Fête de la République. Mais cette année, les habitants n’ont pas retrouvé le Rando-Mix Trail, le Forum des associations ou encore le concert de rentrée. Le maire avait annoncé l’annulation des festivités lors d’une conférence de presse, expliquant qu’il n’était pas possible de « faire la fête » dans un contexte marqué par de récents drames.
Ce samedi matin, lors d’un rassemblement intitulé « Chenôve veut vivre en paix ! », organisé en remplacement de la Fête de la République et qui a réuni environ 300 personnes, le maire de Chenôve, Thierry Falconnet, est revenu sur cette décision.
« Dans cette spirale de violence, deux noms : ceux de Anas Benzime et Abdelmajid Sabri, a déclaré l’élu. Leur disparition brutale, de l’un à quelques pas d’ici, place Pierre-Semard, de l’autre dans notre ville voisine de Marsannay-la-Côte, nous rappelle avec une terrible cruauté que derrière chacun de ces actes de violences criminelles, il y a des vies fauchées, des familles endeuillées, des amis meurtris, et une ville tout entière blessée. »
Le souvenir des victimes au cœur du discours
Le maire a insisté sur le fait qu’Anas et Abdelmajid étaient « des enfants de Chenôve ». Il a ajouté : « Les crimes dont ils ont été victimes ne doivent pas rester impunis. Tous les moyens doivent être mobilisés pour ce faire et je sais qu’ils le sont, dans le cadre d’enquêtes sensibles de dimensions nationale et internationale. »
Pour lui, maintenir les festivités dans ce climat aurait été une faute morale : « Comment aurions-nous pu décemment continuer comme si de rien n’était ? Comment aurions-nous pu faire la fête alors que certains de nos concitoyens n’étaient plus là pour la partager, que leurs familles les pleurent, que leurs amis et collègues souffrent de leur disparition et que leurs voisins vivent dans la crainte pour leur propre sécurité ? »
« Remplacer la fête par le recueillement »
Face à cette situation, la municipalité a choisi une autre voie. « Ce serait nier la douleur. Ce serait tourner le dos à notre humanité. Ce serait manquer du plus élémentaire respect en leur mémoire », a martelé Thierry Falconnet.
Au lieu des animations habituelles, la journée a pris une dimension plus symbolique. « Nous avons donc choisi un autre chemin, certes symbolique, assurément discutable, mais qui nous est apparu comme une évidence : remplacer la fête par le recueillement, la musique par la parole, le divertissement par l’engagement républicain », a-t-il expliqué.
Un message d’unité
En conclusion de son intervention, le maire a lancé un appel solennel : « Aujourd’hui, nous affirmons ensemble : Chenôve veut vivre en paix. »
Pour beaucoup, le maire a pris une décision à la hauteur de la situation : « Il a raison, que voulez-vous… il fallait marquer le coup. On ne peut pas faire comme s’il n’y avait rien eu, hein ? », confie un habitant de Chenôve présent au rassemblement.
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