Le Conseil municipal de Dijon doit examiner ce lundi un projet de cession d’un petit espace vert public situé rue de la Cité. Le rapport n° 12, présenté à l’assemblée, propose de vendre cette parcelle de 75 m² afin d’agrandir le jardin d’agrément de particuliers. Une décision qui suscite l’opposition de l’association Dijon Avenir, pour qui ce type de cession met en péril la lutte contre les canicules.
Un choix entre intérêt particulier et bien commun
Alors que l’été 2025 a été classé parmi les plus chauds du siècle, la perspective de voir disparaître un îlot de fraîcheur interroge. Le rapport de la Ville justifie la vente en expliquant que “ce tènement ne présente pas d’intérêt pour la Ville de Dijon”. Dijon Avenir conteste fermement cette lecture :
“Nous ne sommes pas prêts à affronter des pics de chaleur à 50 °C en 2050. Chaque habitant·e devrait disposer d’un îlot de fraîcheur à moins de 300 mètres de chez lui”, rappelle l’association, qui appelle les élu·e·s à refuser la vente.
Vers une “reconquête végétale”
Dijon Avenir fonde son plaidoyer sur le principe du “3/30/300”, imaginé par le chercheur néerlandais Cecil Konijnendjik, qui fixe notamment à 300 mètres la distance maximale pour accéder à un espace vert. Or, selon l’INSEE, seuls 71 % des habitants du grand centre urbain de Dijon disposent aujourd’hui d’un parc ou d’un jardin à cette distance. L’association dénonce aussi de fortes inégalités entre quartiers : certains Dijonnais doivent parcourir beaucoup plus pour accéder à un espace végétalisé.
Une mobilisation citoyenne annoncée
Face à ce constat, Dijon Avenir lance une campagne de mobilisation. L’objectif : inviter les habitants à recenser les “délaissés de voirie” de leur quartier qui pourraient être transformés en micro îlots de fraîcheur grâce à la plantation d’arbres, l’installation de bancs ou encore de voiles d’ombrage.
Des actions concrètes sont envisagées dès 2026, avec l’appui notamment du programme national “Plus fraîche ma ville”, porté par l’Agence de la Transition Écologique.
Un symbole au cœur du débat
Le cas précis de la rue de la Cité illustre, selon Dijon Avenir, la nécessité de penser chaque parcelle comme un bien commun. L’association propose d’y planter de nouveaux arbres, parrainés par des habitants, et d’y installer des équipements simples pour en faire un lieu de repos et de convivialité.
“Nous souhaitons que ce micro espace devienne un exemple et incite les Dijonnais·es à identifier d’autres lieux à reconquérir”, conclut Dijon Avenir.
La décision du Conseil municipal sera suivie de près par les associations et habitants, dans un contexte où l’adaptation aux canicules s’impose désormais comme un enjeu de santé publique et de justice sociale.
Communiqué de Dijon avenir du 21 septembre 2025 :
Le Conseil municipal va-t-il priver les Dijonnais·es d’un îlot de fraîcheur ?
Le rapport n° 12 présenté au Conseil municipal de Dijon le lundi 22 septembre prévoit la privatisation d’un îlot de fraîcheur par la cession d’un espace vert public situé rue de la Cité. Alors que les vagues de chaleur s’intensifient et s’allongent chaque année davantage, Dijon Avenir lance un appel à mobilisation des Dijonnais·es pour la reconquête végétale de la ville : que chaque habitant·e dispose d’un îlot de fraîcheur à moins de 300 mètres de son domicile.
Choisir entre l’intérêt particulier et les bénéfices collectifs
En cette session de rentrée qui a lieu au sortir d’un été classé parmi les plus chauds du siècle, le Conseil municipal de Dijon est appelé à valider la vente d’un petit espace vert du domaine public, d’une surface de 75 m², au profit l’agrandissement du jardin d’agrément de particuliers.
L’explication présentée dans le rapport mentionne seulement que “ce tènement ne présente pas d’intérêt pour la Ville de Dijon”. Bien au contraire ! En analysant les impacts des crises qui pèsent sur le territoire et ses habitant·e·s, nous constatons que nous ne sommes pas prêts à faire face à des pics de température à 50 °C en 2050. Pour protéger la population, Dijon Avenir pense qu’il faut dès à présent que la Ville mette en œuvre tous les moyens à sa disposition pour permettre à chacun·e l’accès à un îlot de fraîcheur à moins de 300 mètres de son domicile.
Cet objectif implique de maintenir dans le domaine public tous les délaissés de voirie végétalisés ou susceptibles de l’être, plutôt que de les céder à des particuliers, empêchant dès lors les riverain·e·s de profiter de leurs bienfaits.
Nous appelons les élu·e·s à refuser cette cession, pour faire primer le bien commun sur l’intérêt particulier et créer les conditions d’une meilleure protection contre les vagues de chaleur.
Vers la reconquête végétale de la ville
Se basant sur le principe “3/30/300”, concept simple développé par le chercheur néerlandais Cecil Konijnendjik, qui permet d’évaluer la présence de la nature en ville, Dijon Avenir retient 300 mètres comme la distance maximum à parcourir pour chaque habitant·e pour bénéficier d’un espace vert, soit 5 min à pied.
Des progrès sont clairement nécessaires à Dijon pour se rapprocher de cet objectif. D’une part l’INSEE montre qu’à peine plus des deux tiers (71 %) des habitant·e·s du grand centre urbain de Dijon (Dijon et communes limitrophes) ont accès à un espace vert à moins de 300 m de leur domicile. D’autre part, en resserrant cette analyse sur la zone urbaine de Dijon, d’évidence la distance moyenne pour accéder à un espace vert s’allonge fortement, avec d’importantes disparités entre les quartiers, comme le montre cette carte en ligne recensant l’ensemble des parcs et jardins dijonnais :

Pour Dijon Avenir, cette distance de 300 m représente une forme de cap à viser à court terme au sein d’une politique globale ambitieuse de résilience, de santé publique et de justice sociale face à la convergence des crises.
Concrètement dans les jours à venir, nous lançons un appel à mobilisation des Dijonnais·es sur plusieurs axes, dont la reconquête végétale urbaine. Les habitant·e·s, expert·e·s de leur quartier, seront invité·e·s à identifier tous les espaces à proximité de chez eux – même de taille modeste – susceptibles de devenir de futurs îlots de fraîcheur, et à proposer la plantation d’arbres supplémentaires, l’ajout de bancs, la fixation de voiles d’ombrage, etc.
Nécessitant peu d’investissement, ces projets de végétalisation des rues dans une logique d’hyper-proximité, pourront être réalisés dès le printemps 2026, une fois notre équipe arrivée aux responsabilités, pour véritablement protéger les Dijonnais·es contre les canicules dès l’été 2026. Nous nous appuierons pour cela notamment sur les dispositifs de soutien technique et financier de l’Agence de la Transition Écologique qui a développé le dispositif “Plus fraîche ma ville”.
Comment transformer ce délaissé de voirie ?
Que faire de 75 m² d’espace vert entouré d’un muret, comprenant un arbre haute tige et une rangée de buissons ? Comment le transformer en un micro îlot de fraîcheur ouvert à toutes et à tous ?

On le sait, il faut du temps aux arbres pour nous offrir leurs services de purification de l’air et de rafraîchissement. Un ou deux arbres pourront être plantés en plus de l’arbre existant, et pourraient être parrainés par un binôme adulte/enfant pour en prendre soin et les arroser durant les premières années.
Dans l’attente et à l’instar des systèmes mis en place depuis plusieurs années dans le sud de la France, un dispositif d’ombrière permettra de créer l’ombre bienfaitrice. Et bien-sûr : plusieurs bancs seront installés pour permettre le repos aux passants et favoriser le lien entre habitant·e·s.
Les délaissés de voirie sont nombreux dans les rues de Dijon. Leur configuration actuelle, souvent peu accueillante et manquant de bancs, dissuade les habitant·e·s de les considérer comme des espaces publics. Nous souhaitons que cet exemple de la rue de la Cité incite les Dijonnais·es à identifier de nombreux espaces pour que des îlots de fraîcheur fleurissent dans tous les quartiers, préfigurant une véritable reconquête végétale de Dijon.
