Ces derniers mois, Dijon est régulièrement citée dans l’actualité à cause de fusillades et d’affaires de violences. Dans la rue comme sur les réseaux sociaux, certains vont jusqu’à qualifier la capitale des Ducs de Bourgogne de « ville qui craint ». Mais qu’en est-il vraiment ? Les statistiques officielles de la délinquance permettent de prendre du recul et d’apporter des éléments chiffrés à ce débat.
9 154 crimes et délits enregistrés en 2024
Sur l’ensemble de l’année écoulée, les forces de police et de gendarmerie ont recensé 9 154 crimes, délits et faits de délinquance à Dijon. Rapporté à la population, cela correspond à 43 infractions pour 1 000 habitants, soit 4,28 %.
Au classement national des 366 villes de plus de 22 500 habitants, Dijon se situe à la 161ᵉ place des communes les plus touchées par les crimes et délits par habitant. Autrement dit, Dijon est la 206ᵉ ville la plus sûre de France en 2024.
Les points positifs : plusieurs baisses notables
Malgré une image parfois inquiétante, certains indicateurs s’améliorent nettement à Dijon :
- Vols de véhicules : en recul de 16,73 % (209 vols en 2024 contre 251 en 2023).
- Coups et blessures volontaires hors cadre familial : – 11,48 % (540 plaintes en 2024 contre 610 l’année précédente).
- Violences intrafamiliales : – 10 % (440 plaintes en 2024, contre 489 en 2023).
- Vols dans les véhicules : – 10,55 %.
Même tendance à la baisse pour les coups et blessures volontaires (– 10,83 %) et leurs formes intrafamiliales (– 10,02 %).
Les motifs d’inquiétude : cambriolages et vols avec armes en hausse
À l’inverse, certains chiffres suscitent de réelles préoccupations :
- Cambriolages de logements : en hausse de 5,9 % (394 en 2024 contre 372 en 2023). Cela représente plus d’un cambriolage par jour à Dijon.
- Vols avec armes : + 23,8 % (26 plaintes en 2024 contre 21 en 2023).
- Vols d’accessoires sur véhicules : + 13,2 %.
- Dégradations volontaires : + 4,08 %.
- Vols sans violence contre des personnes : + 4 % (2 127 plaintes en 2024 contre 2 045 en 2023).
Sur le long terme, on observe toutefois une baisse des cambriolages : 439 en 2016 contre 394 en 2024 (– 10 % en huit ans). Dijon est classée 307ᵉ sur 366 pour ce type de délit en 2024.
Les violences : un tableau contrasté
- Les violences hors cadre familial reculent nettement (– 11,5 %), avec 540 plaintes déposées en 2024, soit un niveau proche de 2022.
- Les violences intrafamiliales baissent aussi (440 plaintes en 2024 contre 489 en 2023). Dijon se situe désormais à la 185ᵉ place nationale pour ce type de violences.
- Les vols violents sans arme diminuent légèrement (149 en 2024 contre 158 en 2023). En revanche, les vols avec arme progressent (+ 23,8 %).
- Les violences sexuelles connaissent une hausse marginale : 343 plaintes en 2024 (contre 342 en 2023). Mais en tenant compte des estimations de sous-déclaration, le nombre réel de victimes serait proche de 2 858 par an, soit huit victimes par jour à Dijon.
Stupéfiants : une lutte renforcée
La répression du trafic de drogues se poursuit.
- 176 personnes mises en cause pour trafic en 2024 (contre 152 en 2023).
- 1 068 personnes mises en cause pour usage, un chiffre en très forte progression par rapport à 2023 (730).
- Au total, 1 244 individus ont été interpellés pour des affaires de stupéfiants en 2024, contre 882 un an plus tôt, soit une hausse de 41 %.
Les amendes forfaitaires pour consommation suivent la même tendance, avec une hausse spectaculaire de 60,9 % (774 amendes dressées).
Une ville moyenne dans les classements nationaux
Si certains indicateurs inquiètent, la situation dijonnaise reste à relativiser :
- Dijon n’est ni dans le « haut du tableau » des villes les plus touchées par la délinquance, ni dans les plus sûres.
- Avec sa 161ᵉ place nationale, la ville se situe dans la moyenne, loin derrière les grandes métropoles françaises les plus affectées.
Dijon n’échappe pas à certaines violences, et certains délits connaissent une progression inquiétante, notamment les cambriolages, les vols avec arme et le trafic de stupéfiants. Mais plusieurs tendances restent encourageantes, comme la baisse des violences physiques et des vols de véhicules. L’image d’une ville « à la dérive » ne correspond donc pas totalement à la réalité statistique, même si les inquiétudes des habitants demeurent bien réelles.
Source : ville-data.com