Selon la CLCV, 26 % des habitants de logements sociaux, soit près de 2,9 millions de personnes, expriment leur mécontentement. Les griefs portent sur des problèmes de décence (humidité, moisissures, nuisibles), un entretien insuffisant des résidences, la gestion opaque et tardive des charges, ainsi que des situations d’insécurité croissantes.
Des témoignages recueillis auprès de locataires de Logirep, Erilia, 13 Habitat et I3F confirment ces difficultés : infiltrations d’eau, absence de nettoyage, dépôts sauvages, squats et incivilités dans les parties communes. « Dans certaines résidences, la vétusté met en danger la santé des habitants », déplore l’association, qui souligne également le manque de gardiens et la faible réactivité des bailleurs en cas de panne ou de fuite.
Des charges en hausse, des locataires fragilisés
La flambée des charges, amplifiée par la hausse de l’énergie, pèse lourdement sur des ménages dont 34 % vivent sous le seuil de pauvreté. Les retards dans les régularisations aggravent la situation : certains locataires se voient réclamer plusieurs milliers d’euros en une seule fois. Les impayés, déjà en forte progression, menacent l’équilibre financier de nombreuses familles.
Rénovations énergétiques : des travaux coûteux et mal concertés
Si la rénovation énergétique constitue un enjeu crucial, elle est elle-même source de tensions. La concertation, pourtant inscrite dans la loi, est jugée insuffisante. Les locataires, qui financent ces chantiers via des hausses de loyers, dénoncent des délais interminables et des travaux mal adaptés à leurs besoins, notamment face au vieillissement de la population HLM (53 ans en moyenne).
« Investir dans la qualité de vie »
Face à ce constat, la CLCV appelle les bailleurs sociaux et l’État à « investir davantage dans la qualité des services » et à renforcer la concertation avec les locataires. L’association plaide pour une présence accrue sur le terrain, un meilleur suivi des demandes et un soutien renforcé aux associations locales.
Dans un contexte où la crise du logement ne cesse de s’aggraver, elle prévient : sans amélioration rapide, les conditions de vie des locataires risquent de se détériorer encore, au détriment du rôle essentiel que joue le logement social en France.