Nous prenons le risque, en publiant cet article, de voir arriver devant notre rédaction des agriculteurs, avec des bennes de paille, de terre ou de pneus. Mais à nos yeux, c’est un prix à payer. Nous le disons ici, haut et fort : nous soutenons nos confrères du Bien Public, qui aujourd’hui ont subi l’inacceptable.
La liberté de la presse est un principe fondamental. Déverser des bennes de terre devant les locaux d’un journal, parce qu’on n’est pas d’accord avec un article, ne peut être accepté.
Les propos des agriculteurs
Aux journalistes du Bien Public, les agriculteurs reprochent la publication de six articles liés à l’association L214. L’un d’eux s’est exprimé ainsi : « Nous dernièrement, il y a des choses voilà, sur L214 ! Le monde de l’élevage, c’est très compliqué ! On a un élevage français qui est le plus propre au monde, avec un bien-être animal irréprochable ! Donc nous voir des articles d’L214 publiés par le Bien Public sur les réseaux, ça nous passe directement pas ! »
Interrogé par un confrère d’Ici Bourgogne, la question fuse : « Qu’est-ce que vous leur reprochez aujourd’hui ? »
Le représentant des agriculteurs répond : « De faire des articles à charge, et nous, on veut bien avoir du débat ! Le journalisme et la communication, c’est une chose très importante sauf qu’à un moment donné, il faut venir voir les agriculteurs dans leurs fermes, et pas uniquement chercher de l’audience ! Et sur ces articles-là, typiquement, on cherche de l’audience ! »
Notre confrère poursuit : « Vous n’avez pas peur que ce soit mal vu comme manœuvre par les autres ? »
Le représentant assume : « Non, ce ne sera pas mal vu ! À un moment donné, on est quand même une profession en détresse ! Quand on voit qu’on nous importe de la viande de l’autre côté de la planète, avec des OGM, avec des hormones, avec des antibiotiques qui ne sont pas autorisés en France, etc. À un moment donné, on en a marre de se faire prendre pour des cons ! Donc s’il y a une telle détresse là aujourd’hui, c’est qu’ils devraient plutôt vanter l’agriculture française, plutôt que de la dénigrer avec des associations qui sont pour nous classées extrémistes ! »
Notre position
La raison de cette action, selon les représentants agricoles, serait la publication par nos confrères d’articles sur l’association L214. Mais la liberté de la presse exige que l’on parle de tous : des agriculteurs, de leur détresse, des associations comme L214, des politiques, de la culture, du sport, et plus encore.
Cette action, nous la condamnons fermement. Au nom de la liberté de la presse, nous réaffirmons notre soutien total à nos confrères du Bien Public, qui, en écrivant sur l’association L214, n’ont fait que leur métier : informer.