La mobilisation des agriculteurs, annoncée comme « d’ampleur » par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Côte-d’Or (JA 21), a finalement rassemblé 41 tracteurs ce jeudi 25 septembre à Dijon. Un nombre bien en deçà des attentes des syndicats, mais qui n’a pas empêché des actions spectaculaires dans les rues de la ville.
Des bennes déversées devant la Maison de l’Europe
Peu après midi, les cortèges, convergés depuis plusieurs points du département, ont rejoint le boulevard de la Trémouille. Devant la Maison de l’Europe, les manifestants ont déversé plusieurs bennes de terre et de paille, symbole de leur colère contre ce qu’ils dénoncent comme une « passoire européenne ». Ils reprochent à l’Union européenne d’accepter des produits importés « non conformes » aux normes imposées aux agriculteurs français, et de fragiliser ainsi la souveraineté alimentaire nationale.
La presse locale prise pour cible
En fin d’après-midi, le mouvement a pris une autre tournure : des agriculteurs se sont rendus devant les locaux du Bien Public, quotidien régional basé à Dijon. Là encore, des bennes ont été vidées, cette fois pour protester contre la publication régulière, par le journal, d’articles liés à l’association de défense animale L214.
Cette action devant les locaux du Bien Public a choqué. Notre rédaction tient à rappeler son soutien à nos confrères et à réaffirmer un principe fondamental : la liberté de la presse. Déverser des bennes de terre devant un journal, parce qu’on n’est pas d’accord avec un article, ne peut être accepté (voir notre article à ce sujet).
Un mouvement en quête de visibilité
Malgré un nombre de tracteurs plus limité qu’attendu, la FDSEA et les JA 21 estiment avoir fait passer leur message : dénoncer des charges jugées excessives, des prix qui ne suivent pas et des accords commerciaux internationaux qui, selon eux, « tuent l’agriculture française ». « À un moment donné, on en a marre de se faire prendre pour des cons », a lâché un agriculteur, résumant la détresse d’une profession qui dit se sentir incomprise et mise en danger.