Le jeudi 25 septembre 2025, le Conseil départemental de la Côte-d’Or a réuni près de 180 participants pour la Journée Départementale des Assistants Familiaux. Placée sous le thème des « attachements multiples de l’enfant », cette rencontre a mis en lumière le rôle essentiel, mais aussi les difficultés croissantes, de ces professionnels de la protection de l’enfance.
« Redonner confiance et espoir aux jeunes »
En ouverture, François Sauvadet, président du Conseil départemental, a tenu à adresser un message de reconnaissance : « Votre travail est essentiel, pour redonner à ces jeunes confiance en leur avenir, leur redonner de l’espoir. Il n’y a pas de mission plus belle, mais aussi plus complexe. »
Dans son allocution, l’élu a insisté sur la nécessité de replacer l’enfant « au cœur des préoccupations », rappelant que le métier d’assistant familial, parfois méconnu du grand public, constitue une véritable mission d’accompagnement.
256 assistants familiaux, mais une baisse alarmante des effectifs
Le département de la Côte-d’Or compte aujourd’hui 256 assistants familiaux :
- 146 recrutés directement par le Conseil départemental,
- 110 employés par des associations de placement familial.
Ces familles accueillent, au quotidien, des enfants et adolescents confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Mais derrière ces chiffres se cache une réalité préoccupante : en sept ans, leur nombre a chuté de 40 % dans le département, une tendance qui touche également l’ensemble du territoire national.
Cette diminution fragilise l’accompagnement proposé aux jeunes : sur les 3 315 enfants et jeunes suivis par l’ASE en Côte-d’Or, 1 100 font actuellement l’objet d’une mesure de placement. Parmi eux, seuls 552 bénéficient d’un accueil familial, les autres étant orientés vers des établissements spécialisés.
Une campagne pour recruter et valoriser
Conscient de cette crise des vocations, le Conseil départemental a annoncé plusieurs mesures :
- le lancement d’une grande campagne d’information et de sensibilisation pour mieux faire connaître le métier d’assistant familial,
- une concertation avec les assistants en poste, afin d’identifier les difficultés quotidiennes et d’améliorer leurs conditions de travail.
François Sauvadet a souligné l’enjeu : « Le premier défi, c’est le recrutement de nouvelles familles d’accueil. Car sans cela, c’est le placement en établissement, et ce n’est pas une assurance tout risque. »
Une journée d’échanges et de témoignages
Outre les annonces institutionnelles, la Journée Départementale des Assistants Familiaux a permis de nourrir la réflexion autour du thème des « attachements multiples de l’enfant ».
Les 180 participants ont notamment pu entendre le témoignage de Boris Martin, anthropologue originaire de la Côte-d’Or et auteur de l’ouvrage J’étais au bataillon des enfants perdus. Ancien enfant placé, il a partagé une parole rare et précieuse sur son vécu, mettant en perspective le rôle déterminant des familles d’accueil dans le parcours des jeunes confiés.
Une conférence de Dr Anne Raynaud, fondatrice de l’Institut de la Parentalité à Paris, est venue approfondir la question des liens d’attachement dans le cadre de l’accueil familial. De son côté, Frédéric Triviaux, directeur Parentalité-Enfance du Conseil départemental, a apporté un éclairage institutionnel.
Enfin, une table ronde a réuni les participants pour échanger sur leurs expériences et confronter les pratiques autour du thème central de la journée.
Valoriser un métier clé de la protection de l’enfance
Cette journée a confirmé l’importance cruciale des assistants familiaux dans le dispositif de protection de l’enfance. Si leur nombre diminue, leur mission reste fondamentale : offrir à des enfants fragilisés un cadre sécurisant, un attachement stable et la possibilité de se reconstruire.
En mettant en avant leur rôle et en annonçant de nouvelles actions de soutien, le Conseil départemental de la Côte-d’Or espère inverser la tendance et susciter de nouvelles vocations.


