À l’occasion de sa conférence de presse annuelle, Dijon Bourgogne Tourisme & Congrès a livré un bilan détaillé de la saison estivale 2025. Si les professionnels du secteur ont dû composer avec des aléas météorologiques et une vigilance accrue des visiteurs sur leurs dépenses, la capitale des ducs de Bourgogne tire son épingle du jeu. Nuitées stables, fréquentation muséale en forte hausse, et succès des expériences culturelles et patrimoniales confirment l’attractivité durable de la destination.
Des nuitées globalement stables dans un contexte prudent
Entre le 1er juin et le 31 août 2025, la métropole dijonnaise a comptabilisé 2,03 millions de nuitées (marchandes et non marchandes). Ce volume, quasi identique à celui de 2024 (-0,2 %), représente néanmoins une progression notable de +2,5 % par rapport à 2023. La durée moyenne de séjour atteint 1,98 jour, traduisant une tendance à des escapades courtes mais régulières.
La clientèle française domine désormais avec 55 % des nuitées, en hausse de trois points. Elle provient principalement de la Bourgogne-Franche-Comté (+6 %), de l’Auvergne-Rhône-Alpes (+6 %) et de l’Île-de-France, confirmant le rôle moteur des grandes régions voisines. Le Grand Est reste stable, tandis que les Hauts-de-France enregistrent un léger recul (-1,3 %).
La clientèle étrangère, qui représente 45 % des nuitées, recule de 5 %. Les marchés historiques (Allemagne -17 %, Pays-Bas -18 %, Royaume-Uni -4,5 %, Belgique -10 %) ont souffert, notamment à cause du ralentissement économique en Europe du Nord. Mais cette baisse est partiellement compensée par des signaux encourageants : la Chine affiche un retour spectaculaire (+17 %), et les clientèles américaines, suisses, italiennes et espagnoles confirment leur présence.
Cette stabilité globale des nuitées illustre une résilience touristique, malgré un contexte international encore fragile et une météo capricieuse qui a perturbé certains séjours.
Office de tourisme : fréquentation stable, diversité accrue
L’Office de tourisme de Dijon a accueilli 110 161 visiteurs dans ses différents points d’information (Forges, Gare, et 1204). Ce chiffre, en hausse marginale (+0,2 %), cache une évolution dans la composition des visiteurs :
- 60 % de Français (en légère progression),
- 40 % d’étrangers (+1 point), principalement allemands (22 %), britanniques (12 %), belges (12 %), néerlandais (12 %) et suisses (11 %).
Jusqu’à 2 000 visiteurs par jour ont franchi les portes du point d’accueil principal, signe que Dijon demeure une étape incontournable pour préparer son séjour en Bourgogne.
La fréquentation a été soutenue lors des ponts du printemps (avril-mai), grâce à des week-ends prolongés comme celui de l’Ascension. En revanche, les fortes chaleurs de juillet et août ont ralenti les flux en pleine journée, redirigeant les visiteurs vers des activités en intérieur ou des découvertes matinales.
Activités : le triomphe de l’authenticité et du patrimoine
L’été 2025 confirme le goût des visiteurs pour des expériences immersives et accessibles. Le Top 10 des activités plébiscitées met en avant :
- la montée de la Tour Philippe le Bon, véritable emblème de Dijon,
- la visite guidée Dijon Découverte, idéale pour un premier séjour,
- les apéritifs de la Tour,
- les ateliers Moutarde, organisés en partenariat avec la Moutarderie Fallot,
- ainsi que le Dijon City Tour et le City Pass.
La demande se concentre sur des offres permettant de vivre Dijon « de l’intérieur », à travers son patrimoine architectural, son savoir-faire gastronomique et ses traditions.
Autre tendance marquante : la réservation de dernière minute, souvent la veille ou le jour même. Plus de 60 % des ventes sont désormais dématérialisées, et les visiteurs privilégient des séjours flexibles, s’adaptant à la météo ou à leur budget.
La boutique de l’Office enregistre une hausse de chiffre d’affaires de +6 %, malgré une baisse du panier moyen, preuve que les visiteurs privilégient de petits achats souvenirs accessibles.
Musées et culture : une fréquentation en plein essor
L’année 2025 restera marquée par le succès des espaces culturels de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, dynamisés par la gratuité des expositions permanentes depuis juillet. Résultat : une fréquentation en hausse de +47 % en juillet et +40 % en août, ainsi qu’un bond spectaculaire des ventes en boutique (+30 % en juin, +38 % en juillet, +65 % en août).
Le musée archéologique a connu un véritable engouement grâce à l’exposition « La rotonde de Saint-Bénigne : 1 000 ans d’histoire », qui a attiré plus de 18 000 visiteurs depuis son ouverture en mai et permis de doubler la fréquentation estivale par rapport à 2024.
Par ailleurs, le musée des Beaux-Arts a accueilli 80 066 visiteurs, confirmant sa place de locomotive culturelle. Le musée Rude (60 233 visiteurs) et le musée de la Vie bourguignonne (9 595 visiteurs) enregistrent également de belles progressions. Même des sites plus modestes comme la Fabrique de Pain d’Épice (2 898 visiteurs) ou le Puits de Moïse (252 visiteurs) participent à cet engouement pour le patrimoine dijonnais.
Ce dynamisme illustre un renouvellement de l’intérêt pour l’offre culturelle locale, qui combine gratuité, expositions temporaires ambitieuses et valorisation des savoir-faire régionaux.
Hôtellerie et restauration : entre satisfaction et prudence
Le parc hôtelier de Dijon Métropole, avec 80 établissements et 4 708 chambres, a globalement bien résisté à la saison. Le taux d’occupation est jugé satisfaisant, comparable à 2024, mais les professionnels soulignent une baisse du prix moyen et une dépendance croissante aux réservations de dernière minute.
La clientèle étrangère, bien que réduite, a renforcé la fréquentation en août, avec une forte présence de Belges, Néerlandais, Allemands et Britanniques, auxquels s’ajoutent le retour attendu des Chinois.
Du côté des restaurateurs, le bilan est plus nuancé. Les vagues de chaleur et les journées pluvieuses de juillet ont freiné la consommation en terrasse. Les établissements équipés de climatisation et de terrasses ombragées ont mieux résisté. Si la fréquentation est jugée correcte, le panier moyen est en baisse, traduisant une plus grande prudence des visiteurs dans leurs dépenses alimentaires.
Le tourisme d’affaires, moteur de l’attractivité future
En parallèle du tourisme de loisirs, Dijon confirme son rôle croissant comme destination de tourisme d’affaires. Le Bureau des Congrès a déjà suivi 110 dossiers en 2025 et enrichi sa base de données de 1 160 prospects qualifiés.
De grands rendez-vous sont attendus :
- le Congrès FEHAP (1 000 participants) en décembre 2025,
- le Congrès Force Ouvrière (4 000 participants) en avril 2026,
- les Assises de la transition énergétique (1 000 participants) en juin 2026,
- les Assises de la transition alimentaire (800 participants) en septembre 2026,
- et le Congrès AIRE (1 200 participants) en novembre 2027.
Avec une dépense moyenne estimée à 465 € par congressiste (dont 266 € pour l’hébergement et 103 € pour la restauration), ces événements représentent un levier économique majeur pour le territoire. De plus, selon les études, 3 congressistes sur 4 envisagent de revenir à titre personnel avec leur famille, générant un cercle vertueux entre tourisme d’affaires et tourisme de loisirs.
Une attractivité confirmée, malgré des défis persistants
Au terme de l’été 2025, Dijon confirme sa résilience touristique. La diversification des clientèles, la vitalité de son offre culturelle et patrimoniale, ainsi que l’essor du tourisme d’affaires consolident son image de destination dynamique et accueillante.
Malgré un contexte international fragile et une météo peu clémente, la capitale des ducs de Bourgogne continue d’attirer et de fidéliser ses visiteurs, séduits par un équilibre unique entre histoire, culture et gastronomie.
