Le projet de construction d’un Centre de Rétention Administrative (CRA) à Longvic continue de susciter de vives réactions. Après plusieurs associations et collectifs citoyens, c’est au tour de Pierre Pribetich, député socialiste de la Côte-d’Or, de s’y opposer avec détermination. L’élu a annoncé avoir signé la pétition portée par le collectif anti-CRA de Dijon, dénonçant « une honte pour notre République et une atteinte intolérable aux droits humains ».
« Des prisons administratives indignes »
Dans son communiqué, Pierre Pribetich n’a pas mâché ses mots :
« Les CRA sont des prisons administratives où des femmes et des hommes, qui n’ont commis aucun délit, sont enfermés sur simple décision administrative dans des conditions indignes : absence de soins, isolement et menace permanente d’expulsion. »
Pour lui, ce type de structure symbolise une politique migratoire « toujours plus répressive, inspirée par les idées d’extrême droite », qui revient à « humilier et criminaliser des personnes souvent installées en France depuis des années ».
Un coût jugé exorbitant
Au-delà des considérations humaines et politiques, l’élu pointe également l’argument financier. Selon les chiffres avancés par la Cour des comptes, une place en CRA coûterait 602 € par jour contre 21,35 € pour une place dans un Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA). « Soit près de 28 fois plus », insiste Pierre Pribetich, qui y voit « un gaspillage inacceptable de l’argent public ». L’élu plaide plutôt pour un investissement dans la rénovation des CRA existants, dont l’état est souvent dégradé, et dans la création de solutions d’accueil plus dignes.
Un appel au gouvernement et à la mobilisation locale
Pierre Pribetich appelle solennellement le gouvernement à renoncer à ce projet à Longvic et à réorienter les budgets « vers des politiques d’accueil et d’intégration, fondées sur la solidarité, le respect des droits et le renforcement de l’aide au développement ».
Il exhorte également les élus, associations et citoyens à se mobiliser pour dire « stop » à ce qu’il qualifie de « prisons administratives, qui ne sont pas dignes de notre pays, patrie des droits de l’Homme ».
Une pétition déjà en ligne
La pétition initiée par le collectif anti-CRA de Dijon est disponible en ligne à cette adresse. Elle a déjà recueilli plusieurs centaines de signatures et devrait continuer à alimenter le débat dans les prochaines semaines.
« La dignité n’a pas de papiers », conclut le député, reprenant le slogan des opposants au projet. « Ensemble, défendons une politique migratoire juste, solidaire et respectueuse des droits fondamentaux. »