Ce mardi 30 septembre 2025 marque la fin officielle d’une histoire industrielle de plusieurs décennies. Les 207 salariés du site Tetra Pak de Longvic ont vu leur contrat de travail prendre fin.
Symboliquement, près de 150 d’entre eux se sont retrouvés dès 10 heures dans les jardins de l’usine pour un dernier moment partagé autour d’un brunch. « Contrairement à ce qui était prévu initialement, la production est à l’arrêt depuis fin août. On a décidé d’organiser quelque chose entre collègues pour se dire au revoir proprement », explique Mohamed Aouidat, délégué syndical CFE-CGC.
Une fermeture contestée
L’émotion restait vive. « Voir une entreprise qui gagne de l’argent fermer ses portes, c’est inadmissible », s’indigne Claude Rollandet, délégué CGT. « Avec les collègues, on a mené un combat pour l’emploi ces derniers mois. La multinationale a gagné, les salariés ont perdu. »
Les premières lettres de licenciement ont été envoyées ce mardi, et d’ici la fin de la semaine, tous les salariés devraient avoir reçu leur notification à domicile.
Dans un communiqué, le groupe Tetra Pak a déclaré : « Nous restons déterminés à soutenir nos collaborateurs tout au long de leur transition avec attention, respect et responsabilité », promettant un soutien financier et un accompagnement à la reconversion professionnelle.
Six mois de conflit social
Cette fermeture vient clore un bras de fer engagé depuis le printemps. Après une ultime journée marathon de négociations, le 28 juillet dernier, l’intersyndicale et la direction avaient signé un accord social. « Pas une victoire », reconnaissait alors Claude Rollandet, « mais on a limité la casse en obtenant des choses intéressantes sur le social ».
L’accord prévoit notamment :
- un congé senior pour les salariés à cinq ans de la retraite, avec maintien intégral du salaire pendant cette période ;
- un accompagnement renforcé à la recherche d’emploi pour les autres salariés, assorti du versement de leur salaire pendant 12 à 18 mois selon leur ancienneté ;
- des indemnités supra-légales de licenciement.
« Ce plan comprend un ensemble complet de mesures […] qui vont au-delà des exigences légales et dépassent de manière conséquente les standards du secteur », assurait alors le groupe.
Un dernier adieu amer
Entre colère et résignation, les salariés ont partagé ce moment de clôture dans une ambiance empreinte de solidarité. Pour beaucoup, l’avenir reste incertain malgré les garanties négociées. « Ce n’est pas seulement une usine qui ferme, c’est un pan de notre vie », glisse un employé à la veille de tourner la page.