À l’occasion du mouvement social prévu ce jeudi 2 octobre 2025, les autorités préfectorales de Côte-d’Or ont annoncé un dispositif de sécurité renforcé dans le centre-ville de Dijon. Deux arrêtés préfectoraux, publiés les 30 septembre et 1er octobre, fixent les règles applicables aux rassemblements et prévoient le recours à des moyens de surveillance inédits.
Manifestations interdites après 15 h 30 en centre-ville
Le préfet a décidé d’interdire « tout rassemblement, manifestation ou cortège, d’individus ou de groupes », ce jeudi entre 15 h 30 et minuit, dans le périmètre du centre-ville de Dijon. Cette mesure, limitée dans le temps et géographiquement, vise à prévenir les risques de débordements.
Lors des mobilisations des 10 et 18 septembre, des violences avaient éclaté en fin de cortège : jets de projectiles, tirs de mortiers contre les forces de l’ordre, dégradations de commerces et d’agences bancaires. L’arrêté précise toutefois que l’interdiction n’empêche pas le déroulé de la manifestation intersyndicale déclarée, prévue dès 14 h.
Les contrevenants à cet arrêté s’exposent à une amende de 4ᵉ classe, conformément à l’article R. 644-4 du code pénal.
Des drones pour surveiller la mobilisation
Dans un second arrêté daté du 30 septembre, la préfecture a autorisé l’utilisation de caméras embarquées sur deux drones de la police nationale, afin de capter, enregistrer et transmettre des images pendant la durée de la manifestation, entre 13 h et 19 h.
Cette mesure exceptionnelle est justifiée par le risque de troubles à l’ordre public, la taille du cortège — estimé entre 3 000 et 4 000 participants — et la nécessité d’obtenir une vision d’ensemble sur un parcours long et difficile à sécuriser uniquement par des effectifs au sol. Les drones seront limités à certaines zones du parcours et leurs vols encadrés dans le temps.
Le recours à ces dispositifs doit permettre, selon la préfecture, de renforcer la sécurité des manifestants comme celle des forces de l’ordre, tout en prévenant de nouveaux débordements. L’information du public est assurée par la publication des arrêtés et par un avis mis en ligne sur le site internet de la préfecture.
Un contexte de tensions
Ces mesures interviennent dans un climat marqué par une forte mobilisation sociale et par un contexte sécuritaire tendu. Depuis mars 2024, le plan Vigipirate est maintenu au niveau « urgence attentat », ce qui mobilise déjà fortement les forces de sécurité intérieure.
La préfecture assume des décisions qu’elle juge proportionnées : la manifestation pourra se tenir, mais son encadrement sera strict et surveillé de près. Les autorités espèrent ainsi prévenir les débordements tout en permettant aux syndicats d’exprimer leurs revendications.