Malgré la présence d’un vigile et de la police municipale, les membres de l’association Dijon Avenir ont maintenu leur action : la création symbolique d’un “Arboretum citoyen” sur le site de l’ancien EHPAD des Marguerites, dans le quartier Drapeau. Une initiative de désobéissance écologique en réaction à un projet immobilier contesté prévoyant l’abattage d’une douzaine d’arbres sur ce terrain.
Une action maintenue malgré l’intervention de la Ville
L’association, qui milite pour un urbanisme plus respectueux de l’environnement, affirme avoir été empêchée d’entrer sur le site par un vigile mandaté par la Ville et par des agents de la police municipale. « Alors que nous cherchons depuis des mois à ouvrir un dialogue avec la mairie, nous déplorons cette méthode d’intimidation », explique Dijon Avenir dans un communiqué diffusé à la suite de l’événement. Selon l’association, le terrain de l’ex-EHPAD est habituellement accessible aux passants, et la manifestation avait pour but d’informer les habitants du quartier sur les conséquences du projet immobilier envisagé.
Privés d’accès, les militants ont installé leur stand sur le trottoir bordant le site, à la rencontre des promeneurs du dimanche. De nombreux riverains, déjà signataires d’une pétition contre le projet, ont pu découvrir les plans alternatifs proposés par Dijon Avenir, visant à préserver la biodiversité et l’ombre que procurent les arbres existants.
Un arboretum symbolique pour “donner un visage aux arbres menacés”
L’action s’est accompagnée d’un atelier participatif au cours duquel habitants et bénévoles ont fabriqué des pancartes portant le nom de chacun des douze arbres menacés d’abattage. Ces pancartes, disposées en vis-à-vis du terrain, ont constitué le “premier Arboretum citoyen des Marguerites”, un geste symbolique de “reconquête végétale” selon les organisateurs.
Parallèlement, la plantation d’un jeune tilleul a eu lieu dans le parc Drapeau, en partenariat avec l’association Forestiers du Monde. Un choix hautement symbolique : ce jeune arbre a été planté juste à côté d’un grand arbre de la Ville, mort durant les canicules estivales. « Ce petit tilleul a trois fois plus de chances de survivre qu’un grand arbre planté à grands frais, parce qu’il s’adapte mieux à la sécheresse », souligne Dijon Avenir, qui dénonce une politique municipale “plus tournée vers la communication que vers la résilience écologique”.
Un affrontement politique en toile de fond
Derrière cette action citoyenne, c’est bien la politique municipale de verdissement qui est remise en question. Pour les membres de Dijon Avenir, le cas des Marguerites illustre « un manque de transparence et de concertation » dans la conduite des projets urbains. L’association rappelle avoir déposé un recours gracieux contre le permis de construire et une pétition restée sans réponse à ce jour.
Vers une campagne citoyenne
Dijon Avenir annonce vouloir prolonger le mouvement avec d’autres actions dans plusieurs quartiers de la ville dans les semaines à venir. Ces initiatives s’inscrivent dans une campagne citoyenne et participative, axée sur la qualité de vie, la préservation de la santé et la lutte contre le dérèglement climatique. « L’Arboretum des Marguerites n’est qu’un début », conclut le collectif.