Le jeudi 16 octobre 2025, sur le plateau des 4 Vérités sur France 2, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a vivement critiqué le budget présenté par Sébastien Lecornu. Selon elle, les mesures prévues sont « injustes » et « dangereuses », notamment pour les malades et les retraités. Elle a également annoncé une première journée d’action dès le 6 novembre.
Invitée de Gilles Bornstein, Sophie Binet n’a pas mâché ses mots à l’égard du budget défendu par le ministre de l’Économie, Sébastien Lecornu. « Ce budget est catastrophique. Sur certains points, il est même plus sévère que celui de François Bayrou », a-t-elle lancé d’emblée, en dénonçant une politique qui « taxe les malades et fragilise les plus modestes ».
« La carte bancaire avant la carte vitale »
La secrétaire générale de la CGT s’est particulièrement insurgée contre l’augmentation des franchises médicales. Selon elle, le reste à charge pourrait atteindre jusqu’à 350 euros par patient, voire 1 400 euros pour un ménage avec deux enfants. « Taxer les malades est la mesure la plus injuste qu’un budget puisse proposer », a-t-elle estimé. Elle a rappelé que cette logique va « à l’encontre du principe fondateur de la Sécurité sociale : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». Pour Sophie Binet, le gouvernement « place désormais la carte bancaire avant la carte vitale ».
Les retraités en première ligne
Sophie Binet a également dénoncé les mesures qui toucheront directement les retraités. « C’est une triple peine : baisse des pensions, hausse des impôts et explosion des frais de santé », a-t-elle expliqué. À partir de 2026, les pensions devraient être désindexées de l’inflation, une mesure qui pourrait se prolonger jusqu’en 2030. Certains retraités verront aussi leurs impôts augmenter en raison de la suppression de certains abattements fiscaux. Pour la CGT, ces décisions traduisent un choix politique clair : « Le gouvernement refuse de taxer les plus riches et de s’attaquer aux multinationales. »
Mobilisation dès le 6 novembre
Face à ces annonces, la CGT prépare une riposte sociale. « La mobilisation débutera dès le 6 novembre, avec une journée d’action organisée par les retraités », a annoncé Sophie Binet. Interrogée sur la possibilité d’une grève nationale interprofessionnelle, elle est restée prudente : « Ces décisions se construisent dans le dialogue. Le budget sera débattu en novembre et décembre, et nous ajusterons nos mobilisations pour qu’elles soient les plus efficaces possible. »
Si elle ne dévoile pas encore la stratégie précise du syndicat, Sophie Binet insiste sur la nécessité de « maintenir la pression ». « Ce gouvernement est fragile. Sans rapport de force, ce budget risque de passer tel quel à l’Assemblée. Il faut que les travailleurs gardent la main. »
Un appel à la vigilance sociale
Enfin, la dirigeante syndicale a mis en garde contre de nouveaux reculs sociaux. Elle redoute notamment un gel des prestations comme les APL, les allocations familiales, les bourses étudiantes ou l’allocation adulte handicapé. « Ce serait catastrophique. Cela reviendrait à demander à des familles de choisir entre payer leurs factures et remplir leur frigo. Ces mesures sont inacceptables », a-t-elle conclu.