Après plusieurs mois de mobilisation citoyenne, la Région Bourgogne–Franche-Comté a décidé de débloquer une enveloppe exceptionnelle de plus de 15 millions d’euros pour la sauvegarde de deux lignes ferroviaires menacées : la ligne des Hirondelles dans le Jura, et la ligne Corbigny–Clamecy dans la Nièvre.
Réunis en session les 16 et 17 octobre, les élus régionaux ont voté 12 millions d’euros pour des travaux d’urgence sur la ligne jurassienne et 3,6 millions d’euros pour la ligne nivernaise, évitant ainsi leur fermeture imminente.
Une victoire attribuée à la mobilisation populaire
Le Parti Communiste Français se félicite de cette décision, qu’il qualifie de « première victoire de la mobilisation ». Selon le communiqué du Comité Régional du PCF, cette avancée est le fruit des mobilisations conjointes des usagers, des élus locaux et des citoyens, soutenus dès le début de l’année par le groupe communiste au Conseil régional.
Le PCF rappelle qu’il a pris toute sa part dans cette lutte, à travers une campagne régionale articulée autour d’un tract, d’une pétition, d’affiches et d’une présence active à chaque rassemblement. Pour le parti, cette action collective a permis de faire pression sur les décideurs régionaux afin d’éviter « une fermeture à court terme » de ces deux lignes emblématiques du maillage ferroviaire local.
Une étape cruciale, mais pas suffisante
Si cette décision est saluée comme décisive et bienvenue, le PCF souligne qu’elle ne constitue qu’une première étape. Le parti appelle désormais l’État, propriétaire des voies ferrées, à s’impliquer financièrement dans la rénovation et l’entretien de l’ensemble des lignes de desserte fine du territoire.
Le communiqué dénonce des décennies de sous-investissement chronique, responsables du délabrement actuel du réseau, et exige un véritable plan de rattrapage « à la hauteur des enjeux d’aménagement du territoire, de mobilité durable et de lutte contre le réchauffement climatique ».
Pour le PCF, le « plan à 100 milliards d’euros d’ici 2040 » annoncé en 2023 par la Première ministre Élisabeth Borne doit enfin se concrétiser, d’autant que, selon le sénateur communiste Fabien Gay, « les moyens existent », rappelant les 211 milliards d’euros d’aides publiques versées chaque année aux entreprises sans contreparties.
Contre l’ouverture à la concurrence ferroviaire
Le Comité Régional du PCF profite également de cette victoire pour réaffirmer son opposition à l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires régionales. Selon lui, cette politique met en danger la solidarité territoriale et la péréquation entre les lignes rentables et les lignes rurales. « Ouvrir les lignes à la concurrence, c’est casser la cohérence du service public et affaiblir les dessertes locales », insiste le parti.
Un retour des « Comités de ligne » salué
Autre annonce saluée : le retour des “Comités de ligne”, mis en place à l’époque par les anciens vice-présidents communistes aux Transports Jean-Claude Lebrun et Jean-Paul Pinaud. Ces instances de concertation permettent d’associer usagers, élus et associations aux décisions sur l’avenir des lignes ferroviaires.
Le PCF entend s’appuyer sur cette relance du dialogue territorial pour poursuivre son engagement « aux côtés des usagers et des élus locaux » en faveur du développement du service public du rail en Bourgogne–Franche-Comté.
Communiqué de presse du 21 octobre 2025 :
Une première victoire de la mobilisation pour nos lignes ferroviaires !
Le Conseil Régional de Bourgogne Franche Comté a décidé, lors de sa Session des 16 et 17 octobre, de débloquer plus de 12 millions d’euros pour des travaux d’urgence sur la ligne des Hirondelles, dans le Jura, et 3.6 millions d’euros sur la ligne CorbignyClamecy, dans la Nièvre.
Nous nous en félicitons : cette décision est à mettre à l’actif des importantes mobilisations des usagers, des citoyens, des élus locaux depuis l’alerte lancée par le groupe communiste à la Région en début d’année, pour la sauvegarde de nos lignes de desserte fine du territoire. Le Comité Régional du PCF y a pris toute sa part, avec son tract, sa pétition et son affiche régionale, sa participation à chaque mobilisation et l’engagement de ses élus locaux.
Cette première étape, décisive et bienvenue, permet d’éviter une fermeture de ces deux lignes à court terme. Elle doit être suivie d’autres étapes, au premier rang desquelles l’engagement de l’Etat (propriétaire des voies) à s’impliquer financièrement dans l’entretien et la rénovation d’un patrimoine qui lui appartient, dont toutes les lignes de desserte fine du territoire dans notre région.
Les besoins d’investissement à venir sont massifs, ils sont le résultat de décennies de sous-investissement chronique que les communistes et leurs élus n’ont cessé de dénoncer. Il faut maintenant rattraper le retard pour être à la hauteur des enjeux d’aménagement du territoire, de réponse aux besoins des habitants, de hausse constatée de la fréquentation et de lutte contre le réchauffement climatique ! Le « plan à 100 milliards d’euros d’ici 2040 » annoncé par Elisabeth BORNE en février 2023 doit être suivi d’effet : pour cela, l’argent existe comme l’illustrent les 211 milliards d’euros d’aides publiques sans contreparties versés annuellement aux entreprises, révélés par le rapport du sénateur Fabien GAY.
Dans le même temps, le Comité Régional du PCF réaffirme sa conviction que l’avenir de ces lignes de desserte fine nécessite l’abandon de la démarche actuelle d’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires de la Région, qui détricote la péréquation territoriale. Ouvrir les lignes à la concurrence, c’est abandonner le principe même de solidarité régionale, c’est casser la mutualisation entre les lignes « rentables » et les lignes rurales, c’est affaiblir les petites dessertes, c’est fragmenter le pilotage régional, et c’est perdre en cohérence !
Prenant appui sur cette première victoire, et sur l’annonce bienvenue d’un retour des « Comités de ligne » mis en place par les précédents vice-présidents (PCF) aux Transports Jean-Claude LEBRUN et Jean-Paul PINAUD permettant d’associer étroitement les usagers aux choix qui les concernent, le Comité Régional du PCF est déterminé à poursuivre son action aux côtés des usagers et des élus locaux pour développer le service public du rail en Bourgogne Franche Comté.