L’annonce de l’ouverture d’un magasin Shein en plein centre-ville de Dijon suscite une vive polémique. La députée de la Côte-d’Or et conseillère régionale Océane Godard a vivement dénoncé cette installation, qu’elle qualifie de “symbole de la faiblesse politique de l’Union européenne” et de “menace pour nos territoires”.
Pour l’élue socialiste, l’arrivée du géant chinois de la fast fashion n’est pas un simple événement commercial, mais “le symptôme criant de l’abandon de nos valeurs et de notre souveraineté économique”. Elle déplore un “nouveau coup de massue” pour les artisans, commerçants et emplois locaux, déjà fragilisés par la désindustrialisation.
Quelques jours plus tôt, Océane Godard co-signait une tribune dans Libération aux côtés de l’eurodéputé Pierre Jouvet et d’autres élus de gauche pour dénoncer un accord entre La Poste et Temu, une autre plateforme chinoise. “L’arrivée de Shein illustre la même logique mortifère : celle d’un dumping social et écologique organisé”, souligne-t-elle.
“Shein ne se contente pas de concurrencer nos commerçants : il les écrase”
Dans son communiqué, la députée accuse le modèle économique de Shein de reposer sur “l’exploitation éhontée de travailleurs en Asie” et sur une “production de masse destructrice pour la planète”. Elle s’inquiète d’une concurrence déloyale face à des commerces locaux respectueux de l’environnement et de leurs salariés : “Pendant ce temps, nos boutiques locales voient leurs efforts réduits à néant par des pratiques qui relèvent du pillage économique.”
Pour Océane Godard, l’implantation d’un point de vente en centre-ville s’inscrit dans une stratégie délibérée visant à “vider nos territoires de leur substance, de leur identité et de leur vitalité”.
Un appel à une réaction européenne
La députée appelle l’Union européenne à “utiliser enfin sa puissance économique pour bloquer l’invasion de ces produits”, et interpelle Bruxelles sur l’absence de régulation stricte face aux plateformes qui “profitent de notre marché commun sans respecter nos règles”.
“Comment accepter que des produits fabriqués dans l’opacité la plus totale envahissent nos foyers ?”, questionne-t-elle. Elle invite également les citoyens à agir : “Nous ne sommes pas de simples consommateurs : nous sommes des consom’acteurs. Choisir un commerce local, c’est défendre notre modèle social, notre environnement et l’avenir de nos enfants.”
