Le campus de Dijon-Montmuzard a officiellement obtenu le label « EcoJardin », une reconnaissance nationale valorisant les pratiques de gestion écologique des espaces verts. Cette démarche a été portée collectivement par l’Université Bourgogne Europe (UBE) et ses partenaires – le CROUS Bourgogne–Franche-Comté, l’Institut Agro Dijon, l’INRAE ainsi que la Ville et la Métropole de Dijon – dans l’objectif de préserver la trame verte du territoire, de renforcer la biodiversité et d’offrir un cadre de vie exemplaire aux étudiants, aux personnels et aux riverains. Sur le campus, les espaces verts labellisés couvrent 565 472 m², comprenant verger conservatoire, allée fruitière, jardins partagés et espaces de convivialité, faisant du campus un véritable « écrin de biodiversité ».
Dès l’ouverture de la conférence de presse, Vincent Thomas, Président de l’Université Bourgogne Europe, a souligné la dimension collective de cette distinction et a remercié l’ensemble des partenaires engagés dans la démarche : « C’est pour moi une grande fierté et beaucoup de plaisir. Nous nous réunissons aujourd’hui pour célébrer l’obtention du label EcoJardin pour le campus de Dijon. Ce label est le fruit d’un travail collectif exemplaire, associant l’Université Bourgogne Europe, le CROUS Bourgogne–Franche-Comté, l’Institut Agro Dijon, l’INRAE, la Ville et la Métropole de Dijon. Cette labellisation illustre parfaitement ce que nous pouvons accomplir lorsque nous décidons de travailler ensemble pour un objectif commun. »
Il poursuit : « Nous célébrons aujourd’hui 565 000 m² d’espaces verts labellisés sur notre campus, qui constitue un lieu d’études et de travail, mais aussi un véritable espace de biodiversité au cœur de la métropole. Notre campus forme un ensemble continu d’environ 150 hectares, incluant le CHU, les installations de l’INRAE, les espaces du CROUS et l’Institut Agro, prochainement étendu au CREPS Bourgogne–Franche-Comté. À l’époque du recteur Bouchard, dans les années 1940 à 1960, ce lieu n’était encore que des champs agricoles. Aujourd’hui, nous sommes pleinement intégrés dans la ville : c’est désormais un quartier éco-jardin reconnu au cœur de la métropole. »
Le président de l’Université rappelle ensuite un point essentiel : « Certains pourraient se demander pourquoi une université s’investit autant dans la gestion écologique de ses espaces verts. Une université, ce n’est pas seulement la recherche et la formation. Aujourd’hui, l’université n’est plus une tour d’ivoire. Elle doit être un acteur territorial à part entière, un espace de vie accueillant près de 30 000 étudiants et 3 000 personnels à Dijon. Nos étudiants, comme nous tous, sont particulièrement sensibles aux enjeux environnementaux et nous interpellent régulièrement sur notre responsabilité écologique. »

Il ajoute : « Les étudiants attendent de nous de la cohérence entre les valeurs que nous enseignons et les pratiques que nous mettons en œuvre. Comment parler de développement durable si nos campus n’en incarnent pas les principes ? Un campus agréable, respectueux de l’environnement, avec des vergers conservatoires, des jardins partagés et des espaces de convivialité, est un campus où il fait bon vivre, étudier et travailler. C’est aussi un atout majeur pour la vie étudiante et pour l’ouverture du campus sur son environnement urbain. Nos espaces verts sont des lieux de rencontre, d’échange et de partage, ouverts à la communauté universitaire comme aux habitants du quartier. »
Enfin, il souligne : « Cette labellisation n’est pas un aboutissement, mais une étape. Elle nous engage pour l’avenir. La transition écologique n’est pas une option : c’est une nécessité. En tant qu’établissement d’enseignement supérieur et de recherche, nous avons la responsabilité de former les citoyens et les professionnels de demain. C’est ici que les jeunes adultes acquièrent des habitudes et des valeurs qui les accompagneront toute leur vie. »
Il conclut : « Le label EcoJardin est plus qu’une reconnaissance. Il est le symbole de ce que nous sommes et de ce que nous voulons être : une université ancrée dans son territoire, soucieuse de son impact environnemental, attentive au bien-être de sa communauté et résolument tournée vers un avenir plus durable. »
« Un facteur de bien-être et de réussite »
Murielle Baldi, directrice générale du CROUS Bourgogne–Franche-Comté, a insisté sur la qualité du cadre de vie : « Bon, je vais un peu paraphraser ce qu’a dit le président de l’UBE […] Ce qui nous rend très heureux, c’est effectivement l’obtention de ce label EcoJardin et surtout le fait que ce soit le fruit d’un travail collectif. […] S’il n’y a pas un bon cadre de vie, il ne peut pas y avoir de bonne qualité de vie étudiante. […] Le CROUS a obtenu un score global de 57 sur 100, ce qui n’est pas extraordinaire, mais ce qui nous permet l’obtention du label et nous laisse de la marge pour le prochain projet. […] Préserver la nature au cœur des campus, c’est permettre le bien-vivre et la réussite de nos étudiants. »
Sur le campus, environ 158 000 m² d’espaces gérés par le CROUS (jardins potagers, prairies fleuries, vergers) bénéficient d’une fauche tardive, de plantations fruitières anciennes, de trois ruches ainsi que de cheminements doux et de mobiliers en bois pour profiter du site. Le tout s’inscrit dans le Schéma directeur de la transition écologique (2023) du CROUS BFC (mobilité douce, rénovation énergétique, réduction des déchets, alimentation responsable).
« Un campus vivant d’apprentissage et d’expérimentation »
Hélène Poirier, directrice de l’Institut Agro Dijon, a rappelé l’ADN durable de l’école : « À l’Institut Agro Dijon, nous formons chaque année environ 1 100 ingénieurs, masterants et doctorants. […] Être exemplaire en matière de développement durable, compte tenu de notre domaine, fait partie de notre ADN. […] Concernant nos espaces, ils représentent environ 7,6 hectares, avec des espaces verts pédagogiques, expérimentaux et écologiques. […] Leur entretien repose sur des pratiques durables. […] Ce label EcoJardin pour notre école est quelque chose de très précieux. […] Le premier projet, c’est la mise en place d’une forêt comestible sur le campus. »
Les espaces de l’Institut Agro Dijon regroupent des parcelles d’agroécologie, des vergers, des haies champêtres, des prairies, des zones de biodiversité et des espaces d’écopâturage. L’établissement prévoit la mise en place d’un plan de gestion différenciée selon les typologies d’espaces et la réalisation d’inventaires floristiques et faunistiques, avec un renouvellement du label prévu dans trois ans.
« Déconstruire l’idée de l’espace vert ‘super propre’ »
Cécile Detang-Dessendre, présidente du centre INRAE Bourgogne–Franche-Comté, a replacé la labellisation dans une trajectoire de dix ans : « Je suis la présidente du centre Bourgogne–Franche-Comté de l’INRAE et, chez nous, c’est dans notre ADN. […] C’est dix ans de chemin. […] Nous avons retiré les pesticides, nous sommes refuge LPO depuis 2019. […] EcoJardin, c’est une étape supplémentaire. […] Cela signifie que nous allons arrêter de tondre systématiquement : les espaces ne seront plus « super propres ». […] Il y a donc tout un apprentissage à faire. […] Un de nos objectifs, c’est de rendre le centre agréable à vivre, un véritable lieu de vie pour nos collègues. »
Le site principal du centre INRAE BFC couvre 7,2 ha, dont 2,8 ha d’espaces verts, gérés sans pesticides, avec tonte limitée, fauchage raisonné, protection des zones riches en espèces (notamment des orchidées sauvages), haies diversifiées, verger, nichoirs et suivi de la faune. Le site est refuge LPO depuis 2019 et refuge chauves-souris depuis 2024, et a réduit sa pollution lumineuse depuis 2022
Dijon, engagée dans la gestion écologique depuis 2014
Présente lors de la cérémonie, Nathalie Koenders, maire de Dijon, a rappelé que la ville s’inscrit de longue date dans une démarche de gestion écologique des espaces verts, avec une première labellisation EcoJardin engagée dès 2014. « C’est une fierté particulière pour moi d’être ici, en tant qu’ancienne étudiante de l’Université », a-t-elle souligné, en rappelant que sept sites municipaux – représentant 529 hectares – sont aujourd’hui labellisés, parmi lesquels le Jardin de l’Arquebus, le parc de la Colombière ou encore les allées du Parc. Elle a salué l’élan collectif qui a permis d’engager un travail commun avec l’Université Bourgogne Europe, le CROUS, l’INRAE et l’Institut Agro Dijon, dans la continuité des ambitions portées par le Plan Climat et Biodiversité métropolitain. La maire a également tenu à remercier la Direction Biodiversité du Jardin de l’Arquebus pour son accompagnement technique et les ateliers menés avec les habitants. « Cette dynamique ne s’arrête pas là », a-t-elle ajouté, en évoquant la labellisation récente de nouveaux sites, dont le cimetière métropolitain et le parc de la Banque de France, ainsi que des projets à venir avec Grand Dijon Habitat pour créer un véritable continuum écologique dans la ville.
Avec l’obtention conjointe du label EcoJardin, ce sont désormais plus de 740 000 m² d’espaces verts du campus Montmuzard qui sont engagés dans une gestion écologique partagée : 565 472 m² pour l’Université Bourgogne Europe, 158 000 m² pour le CROUS Bourgogne–Franche-Comté, 7,6 hectares pour l’Institut Agro Dijon et 2,8 hectares d’espaces verts sur les 7,2 hectares du centre INRAE. Cette démarche s’inscrit dans un mouvement territorial plus large, alors que la Ville et la Métropole de Dijon totalisent déjà 529 hectares d’espaces labellisés depuis 2014. Ensemble, ces acteurs composent désormais un véritable corridor de biodiversité en cœur de ville, où les pratiques de gestion différenciée, la préservation de la flore locale, la réduction des intrants, la protection de la faune et l’implication des usagers deviennent des leviers concrets du quotidien. Plus qu’un label, EcoJardin consacre une vision commune : faire du campus et de son environnement urbain un espace vivant, résilient et exemplaire, au service du bien-être et de la réussite de toutes et tous.












