C’est désormais officiel : Axel Sibert, conseiller municipal d’opposition (Les Républicains), sera candidat à l’élection municipale de mars 2026 à Dijon. Il l’a annoncé ce mercredi 5 novembre 2025 lors d’une conférence de presse organisée dans le centre-ville, entouré de plusieurs membres de son équipe et de soutiens issus des Jeunes Républicains et du laboratoire d’idées dijonnais qu’il anime depuis près de deux ans.
« Je suis candidat pour être maire de Dijon », a-t-il lancé d’entrée de jeu. « Je suis un Dijonnais qui s’engage pour que les choses changent. Ne pas s’engager aujourd’hui, c’est accepter la continuité d’une politique à bout de souffle. Dijon a besoin d’audace. »
Pour lui, une page doit se tourner après « 25 ans de gestion par la même équipe ». Et s’il reconnaît « certains succès » du camp sortant, comme la piétonnisation du centre-ville ou la réintroduction du tramway, il estime que « la qualité de vie s’est dégradée, l’urbanisme est devenu oppressant, l’insécurité progresse et les services publics sont de moins en moins équilibrés ».
Lors de sa conférence de presse, Axel Sibert a présenté le socle de sa candidature intitulé « De l’audace pour Dijon », articulé autour de cinq priorités et dix mesures d’urgence. Il propose d’abord de renforcer la sécurité en rénovant le commissariat des Grésilles, en rouvrant celui de la Fontaine-d’Ouche et en installant une brigade municipale fixe place de la République les nuits de jeudi à samedi. Il souhaite ensuite baisser le taux municipal de la taxe foncière de 5%, réduire les tarifs des services publics pour les classes moyennes et donner la priorité d’accès aux crèches aux parents qui travaillent.
Sur le plan urbanistique, il promet de revoir le Plan Local d’Urbanisme pour améliorer la qualité de vie et de redonner la parole aux habitants sur le tracé de la troisième ligne de tramway. Il défend également un « nouveau pacte social » en conditionnant la solidarité municipale au respect des règles communes et en faisant de l’emploi la première réponse contre l’exclusion. Enfin, il appelle à gouverner la ville de manière plus transparente, en associant davantage les habitants aux décisions qui les concernent.
Questions des journalistes : le temps des clarifications
La conférence de presse a ensuite laissé place à plus d’une heure de questions-réponses, parfois directes, notamment sur le long feuilleton de la préparation de sa candidature.
Sur l’épisode du “Printemps dijonnais” et les tractations passées
Interrogé sur le long cheminement politique ayant précédé sa déclaration de candidature, Axel Sibert a d’abord tenu à revenir sur l’initiative baptisée Printemps dijonnais, qui visait à réunir l’ensemble des forces de la droite et du centre dijonnais autour d’un projet commun. Il reconnaît que cette tentative de rassemblement, bien qu’ambitieuse, n’a pas permis de faire émerger une unité durable. « Oui, il y a eu des tentatives de rassemblement. Oui, elles n’ont pas abouti », assume-t-il sans détour. Pour lui, cet échec est le résultat d’une répétition de schémas déjà observés en 2020 : des négociations difficiles, des ego politiques marqués, et des visions stratégiques parfois divergentes. Il estime que ces divisions ont empêché la droite locale de s’affirmer comme une alternative crédible à la majorité en place. C’est précisément pour éviter de retomber dans ce qu’il considère comme un cycle stérile qu’il affirme aujourd’hui proposer autre chose : « Je refuse de refaire 2020 : mêmes candidats, mêmes divisions, même résultat. Aujourd’hui, je propose autre chose : une voie nouvelle. » Ce positionnement se veut celui d’une rupture avec les querelles anciennes, et d’un pari sur le renouvellement.
A-t-il le soutien du président des Républicains en Côte-d’Or ?
La question du soutien du président départemental Les Républicains, François-Xavier Dugourd, a été posée à plusieurs reprises par les journalistes, tant elle est déterminante pour la légitimité de la candidature d’Axel Sibert au sein de son propre camp. Le candidat a choisi de répondre avec prudence, en soulignant sa fidélité à son parti tout en laissant la liberté à son dirigeant local de s’exprimer publiquement en temps voulu. « Ma candidature est en accord avec François-Xavier Dugourd », déclare-t-il, insistant sur le fait que sa démarche n’est pas improvisée, mais discutée et assumée politiquement. Toutefois, il précise soigneusement : « Accord ne vaut pas engagement public. Il s’exprimera en temps voulu. » Par ces mots, Axel Sibert indique clairement qu’il ne cherche pas à parler au nom de François-Xavier Dugourd, ni à instrumentaliser son image. Il rappelle également la proximité qui les lie politiquement, mais montre qu’il entend mener sa candidature avec autonomie, sans dépendre d’une annonce formelle pour exister. Cette réponse lui permet de rester dans la ligne du parti tout en marquant sa capacité à s’affirmer personnellement.
Et si le parti investit un autre candidat ?
La question de l’investiture officielle des Républicains a également été soulevée, puisque plusieurs noms sont en lice à l’échelle départementale (Laurent Bourguignat). Axel Sibert a choisi une réponse franche, assumant qu’il défendra sa candidature quoi qu’il arrive. « Je le dis clairement : je ne retirerai pas ma candidature », annonce-t-il. Il affirme qu’il est prêt à mener campagne avec ou sans l’étiquette officielle de son parti, même si cette dernière reste pour lui souhaitable. Il précise toutefois qu’en cas d’investiture accordée à un autre candidat, la discussion ne sera pas rompue pour autant : « Si la direction nationale choisit une autre tête, nous discuterons. » Il s’agit selon lui de défendre un projet de long terme davantage qu’une position personnelle. Il insiste sur la philosophie qui guide sa démarche : « Le choix que je propose est celui de l’avenir. » Par là, il suggère que son projet porte une vision, une nouvelle génération, et non simplement un rapport de forces interne – une manière de se poser comme porteur d’orientation, plus que comme simple prétendant.
Une alliance avec Renaissance est-elle possible ?
Enfin, concernant une éventuelle alliance avec Renaissance, parti de la majorité présidentielle, Axel Sibert a tranché clairement. Cette question faisait écho aux discussions qui avaient circulé dans les mois précédents, notamment autour de Fadila Khattabi. Sur ce point, il s’est montré net : « Non. Notre projet n’est pas celui de Renaissance. » Pour lui, son programme s’inscrit dans une tradition politique différente, structurée par des valeurs de droite assumées, et ne peut être confondu avec celui du camp macroniste local. Toutefois, il dit rester ouvert à accueillir tous les dijonnais désireux de changement : « Je suis ouvert à discuter avec tous ceux qui veulent le changement, mais la majorité présidentielle locale n’est pas dans cette dynamique. » En d’autres termes, il se dit prêt à rassembler, mais pas à se diluer ni à renoncer à l’identité du projet qu’il porte.
Âgé de 32 ans, Axel Sibert est père de famille et réside dans le quartier Varennes–Toison d’Or. Diplômé en sciences économiques à l’Université de Bourgogne, il travaille comme collaborateur d’élu local. Engagé en politique depuis plusieurs années, il est conseiller municipal de Dijon depuis 2020 et a fondé le Laboratoire d’Idées Dijonnais, espace de réflexion consacré à l’avenir de la ville. Il s’est également présenté en 2021 aux élections départementales sur le canton de Dijon 2 comme candidat de la majorité départementale. Cette candidature pour les municipales s’inscrit, selon lui, dans la continuité de son engagement pour les Dijonnaises et les Dijonnais.
Cet article pourrait aussi vous intéresser :
