Il y a des nuits qui brisent le silence de l’histoire et qui laissent, dans le cœur d’un pays, une cicatrice impossible à refermer. Le 13 novembre 2015 est de celles-là. Une nuit où Paris a été meurtri, où des vies ont été volées, où la stupeur a traversé la France comme une onde de choc.
Mais une nuit aussi où s’est levée une immense chaîne d’humanité. On se souvient de tout. Des sirènes. Des courses désespérées. Des cris. Des mains qui se tendent. On se souvient de la peur, mais surtout de ce qui lui a répondu : le courage. Celui des forces de l’ordre, des policiers qui se sont portés au-devant du danger, sans un instant d’hésitation. Celui des secouristes, des pompiers, des soignants, qui ont couru vers l’impossible pour sauver l’irremplaçable. Celui des anonymes qui ont ouvert leurs portes, leurs bras, leurs cœurs.
À eux, nous devons plus qu’une gratitude : nous leur devons notre respect éternel. Ce sont les visages lumineux de cette nuit de ténèbres. Ce sont les héros silencieux qui nous rappellent que, même quand l’humanité vacille, elle ne s’effondre pas.
Mais se souvenir ne suffit pas. Il nous faut transmettre, rassembler, réaffirmer. Dire que la barbarie n’aura jamais le dernier mot. Dire que, malgré la blessure, nous tenons debout. Dire que la liberté ne ploie pas, que la paix demeure une exigence, et que la fraternité reste notre horizon.
Ce soir, Dijon se recueille
C’est dans cet esprit que la ville de Dijon invite l’ensemble des Dijonnaises et des Dijonnais à un moment de recueillement partagé. La cérémonie se tiendra ce soir, à 18h, sous la Porte Guillaume, place Darcy, lieu symbolique du cœur de la cité.
Ce rendez-vous est une invitation à se tenir ensemble, à unir nos pensées, à honorer la mémoire des victimes de cette nuit tragique qui a bouleversé la France et bouleversé le monde entier. La cérémonie se déroulera en présence de :
- Nathalie Koenders, maire de Dijon,
- François Rebsamen, président de Dijon métropole,
- Paul Mourier, préfet de la Côte-d’Or et de la région Bourgogne–Franche-Comté.
Chacun, chacune, pourra déposer une fleur ou une bougie, geste simple mais porteur d’une immense humanité, pour dire son soutien aux familles endeuillées, pour rappeler que l’on n’oublie pas, pour affirmer que les valeurs essentielles — liberté, paix, fraternité — sont plus fortes que toutes les violences.
Ce soir, la lumière des bougies répondra à l’ombre de ce 13 novembre. Et dans cette clarté fragile mais déterminée, nous redirons ensemble que la mémoire est un flambeau, et qu’il ne s’éteindra pas.
Nous n’oublions pas.
Nous n’oublierons jamais.
F. Bauduin
