Un parfum de résistance flotte sur les hauteurs des Coteaux des Valendons. Ce mardi 11 novembre, une cinquantaine d’habitants se sont réunis pour une « balade cueillette » organisée par le mouvement citoyen Dijon Avenir, afin d’alerter sur la future destruction possible des jardins familiaux du quartier, voués à être remplacés par de la vigne. L’initiative a rapidement pris des allures de réunion de mobilisation collective.
Une sortie botanique qui devient acte citoyen
La balade, ouverte à tous les âges, avait pour premier objectif de faire découvrir les plantes sauvages comestibles présentes sur les parcelles menacées. Les participants ont appris à reconnaître plusieurs espèces, notamment la carotte sauvage, le laiteron maraîcher ou encore la petite pimprenelle, appréciée pour son goût mêlant concombre et noisette. La découverte s’est conclue par une dégustation de lierre terrestre et de cynorrhodon, ce dernier réputé pour sa richesse exceptionnelle en vitamine.
Derrière l’aspect pédagogique, l’enjeu était clair : mettre en valeur la biodiversité spontanée qui disparaîtrait avec la mise en culture de la vigne, projet soutenu par la mairie.
Un projet viticole inscrit au PLUi-HD
Selon le communiqué, le destin des 13 hectares de jardins familiaux semble déjà tracé. Dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal – Habitat et Déplacements (PLUi-HD), la zone est classée Apv : « agricole, paysager de proximité et viticole ». Une large partie des parcelles appartient déjà à la Ville ou à des vignerons, signe que le projet est bien engagé.
L’objectif affiché par les élus métropolitains : réaffirmer la vocation viticole de Dijon, en cohérence avec :
- la Cité internationale de la gastronomie et du vin,
- l’investissement de plus de 14 millions d’euros pour accueillir l’Organisation internationale de la vigne et du vin,
- et la recherche d’une future appellation “Bourgogne-Dijon”
Pour Dijon Avenir, cette stratégie cherche avant tout à renforcer l’attractivité touristique pour un public aisé, au détriment de la qualité de vie des habitants, notamment ceux vivant à proximité immédiate des futures vignes.
Des inquiétudes majeures autour des pesticides
La préoccupation principale exprimée par les riverains concerne la proximité entre la zone de plantation envisagée, les habitations et l’école du quartier. Beaucoup craignent l’utilisation de pesticides, difficilement compatible avec un environnement aussi résidentiel. Ces inquiétudes se sont largement exprimées au fil de la balade, renforçant l’idée que les habitants n’avaient jamais été informés en amont du projet municipal.
Une autre vision de l’avenir : Dijon “ville nourricière”
En pleine pré-campagne municipale, Dijon Avenir défend une vision alternative : une “ville nourricière, protectrice et participative”. Selon le mouvement, le bassin de vie dijonnais ne produit aujourd’hui qu’environ 8 % de son alimentation, le rendant très dépendant des importations routières.
Leur programme prévoit :
- la protection intégrale des terres agricoles et de la pleine terre,
- la co-construction d’un Plan Local d’Autonomie Alimentaire (PLAA),
- et l’objectif ambitieux de multiplier par 10 la production locale d’ici 2050
Dans cette logique, les Coteaux des Valendons constituent selon eux un espace stratégique : un potentiel réservoir maraîcher aux portes de la ville, déjà mobilisé par des jardiniers qui y produisent leur propre nourriture tout en entretenant des liens sociaux jugés essentiels.
Vers un nouveau mouvement de lutte locale ?
À l’issue de la balade, les participants ont échangé leurs contacts avec l’intention de constituer un collectif opposé au projet de vignoble. La création prochaine d’une mobilisation structurée semble donc probable, rappelant d’autres luttes urbaines locales menées contre la disparition d’espaces agricoles ou naturels.
Pour Dijon Avenir, la bataille ne fait que commencer. Pour les habitants, l’enjeu dépasse la seule protection de parcelles : il s’agit de préserver un lieu de vie, de transmission et de solidarité au cœur d’un quartier qui se sent oublié des décisions municipales.
Communiqué de presse du 13 novembre 2025 :
Coteaux des Valendons : vers une nouvelle lutte pour préserver les jardins familiaux ?!
Le mardi 11 novembre, une cinquantaine de riverain·e·s des Coteaux des Valendons ont répondu à l’invitation de Dijon Avenir à participer à une balade cueillette autour des jardins familiaux menacés de destruction. La Mairie veut en effet y planter de la vigne “pour que Dijon renoue avec son passé et son patrimoine prestigieux”. Très inquiets et déterminés, les habitant·e·s ont échangé leurs contacts pour se mobiliser contre ce projet.

Une balade à la découverte des plantes comestibles
Les propriétés et les bienfaits des plantes sauvages comestibles ont été présentés ce mardi 11 novembre au cours d’une “balade cueillette” organisée par le mouvement citoyen Dijon Avenir dans le quartier des Valendons. Il s’agissait de (re)découvrir les herbes qui poussent sur nos chemins, qui sont naturellement riches en nutriments et peuvent aisément trouver leur place dans notre alimentation, permettant au passage d’économiser l’achat de compléments alimentaires !

La cinquantaine de participant·e·s de tous âges ont appris à reconnaître la carotte sauvage, dont toutes les parties se mangent, le laiteron maraîcher qui s’accommode en salade, la petite pimprenelle au goût étonnant de concombre et de noisette. A l’issue de la balade, une dégustation a permis de découvrir le lierre terrestre et surtout les propriétés du cynorrhodon – fruit de l’églantier, qui contient 20 fois plus de vitamine C que le citron.

Ces plantes spontanées présentent une riche diversité qui est finalement le patrimoine des habitant·e·s du quartier, mais qui devrait disparaître du fait d’un projet de plantation de vigne voulu par la Mairie de Dijon.
Dijon, “ville viticole”…
Une fois de plus, les riverain·e·s n’en sont pas au courant, mais tout est écrit dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal – Habitat et Déplacements (PLUi-HD) de Dijon Métropole : classés en zone Apv, c’est-à-dire “agricole, paysager de proximité et viticole”, les 13 hectares de pleine terre et de jardins familiaux des Coteaux des Valendons ont pour destin d’être plantés en monoculture de vigne.
La carte des propriétaires des parcelles montre que le rouleau compresseur est bel est bien en marche car une grande partie des nombreuses propriétés de ces jardins appartiennent déjà soit à la Ville (en bleu), soit à des vignerons (en rouge).

Le projet global porté par les élu·e·s de la Ville et de la Métropole vise à “réaffirmer la position de la capitale régionale comme ville viticole”. Planter de la vigne, “pour que Dijon renoue avec son passé et son patrimoine prestigieux” dixit l’élu en charge du dossier, est la suite logique de la construction de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, de l’investissement de plus de 14 millions d’euros pour accueillir l’Organisation internationale de la vigne et du vin à l’hôtel Bouchu d’Esterno et de la recherche de la reconnaissance d’une appellation de vin “Bourgogne-Dijon”.
Pour Dijon Avenir, cela revient à vouloir faire rayonner Dijon, pour attirer à tout prix des touristes fortunés, ce que fait Nathalie Koenders en allant les chercher jusqu’au Japon. Nous déplorons que les élu·e·s de la majorité actuelle oublient au passage les conditions de vie des habitant·e·s qui vivent là au quotidien.
Légitimement, les riverain·e·s s’inquiètent du projet en particulier sur le mode de culture de la vigne, avec la grande proximité des maisons et de l’école, qui font craindre le recours aux pesticides.
… ou plutôt ville nourricière, protectrice et participative
Actuellement en pré-campagne électorale en vue de présenter une liste citoyenne et participative lors des élections municipales de mars 2026, Dijon Avenir a organisé cet événement pour faire connaître sa Vision d’avenir pour Dijon à l’horizon 2050 que l’on peut résumer en “ville nourricière, protectrice et participative”.
Avec une autonomie alimentaire d’environ 8 % aujourd’hui à l’échelle du bassin de vie (soit 100 communes autour de l’agglomération dijonnaise), notre territoire est extrêmement dépendant de l’importation de nourriture qui vient de très loin principalement par la route. Dans un contexte de raréfaction des ressources fossiles et minérales, nous voulons assurer aux habitant·e·s la première protection, se nourrir 3 fois par jour, avec des produits bio. Une fois arrivés à la tête de la Mairie de Dijon, nous entamerons l’élaboration d’un nouveau PLUi-HD qui protégera toute la pleine terre, en ville, comme en périphérie, et en parallèle, nous co-construirons avec les habitant·e·s et les acteurs locaux, un Plan Local d’Autonomie Alimentaire (PLAA) avec l’objectif de produire 10 fois plus de nourriture sur le bassin de vie d’ici 2050.
Sur le sujet précis des Coteaux des Valendons, il est clair pour Dijon Avenir que ce vaste espace de pleine terre maraîchère aux portes de la ville doit être préservé pour sa valeur vivrière. Par ailleurs, les usager·e·s l’ont fait remarquer lors de la balade : les jardins familiaux ne sont pas seulement un lieu de production de nourriture, c’est aussi un espace où les habitant·e·s peuvent créer du lien entre eux, indispensable richesse immatérielle en temps de crise.
Sur la méthode, la nouvelle équipe municipale lancera en début de mandat une convention citoyenne qui permettra d’élaborer collectivement le PLAA en associant des habitant·e·s, des agriculteur·ice·s, des représentant·e·s d’entreprises de l’agroalimentaire, du commerce et de la distribution, des associations et des élu·e·s des communes du bassin de vie.
D’ici là, les participant·e·s à la balade cueillette ont échangé leurs coordonnées pour se revoir en vue de créer un collectif de lutte contre ce projet d’extension du vignoble qui détruira les jardins familiaux vivriers.
Contact : contact@dijonavenir.fr
