À quelques mois des élections municipales de 2026, le climat politique se crispe à Dijon. Bien qu’elle n’ait pas encore officialisé sa candidature, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, pressentie pour mener la majorité sortante, voit certainement les difficultés s’accumuler avec une lucidité croissante.
Un premier coup dur est tombé le vendredi 14 novembre 2025 : le parti Renaissance a officialisé l’investiture de Fadila Khattabi pour mener sa liste lors du scrutin des 15 et 22 mars 2026. Un choix stratégique pour le parti présidentiel, qui a décidé de partir seul, l’alliance envisagée avec Les Républicains de Côte-d’Or ayant finalement capoté.
Si Fadila Khattabi devra assumer un handicap notable – l’étiquette Renaissance, aujourd’hui en perte de vitesse – elle ne doit pas être sous-estimée. Femme de terrain, implantée localement et réputée accessible, elle pourrait réussir à dépasser cette faiblesse et capter des voix à la fois sur sa droite et sur sa gauche.
Autre défi pour la majorité sortante : l’annonce de la création d’une liste d’union menée par Les Écologistes, L’Après, le Parti communiste et Génération.s, réunis sous la bannière « Dijon change d’ère ». Cette coalition sera conduite par l’écologiste Michel Haberstrau. Peu connu du grand public, l’homme n’en demeure pas moins porteur d’une dynamique collective qui pourrait fragiliser davantage la future campagne de Nathalie Koenders.
Reste une inconnue majeure : le poids électoral réel de ces deux nouvelles offres politiques. Ni la candidature de Fadila Khattabi, ni celle de la liste d’union à gauche ne disposent pour l’instant de mesure fiable de leur potentiel. Mais leur seule existence bouleverse déjà les équilibres.
Pour rappel, lors des municipales de 2020, la participation avait chuté à un niveau historique : seulement 33,40 % des 82 814 inscrits s’étaient déplacés aux urnes, dans un contexte marqué par l’épidémie de Covid-19 et la sidération du premier confinement. Avec 66,60 % d’abstention, le scrutin avait été fortement perturbé.
En 2026, la configuration devrait être tout autre. Beaucoup anticipent une participation plus élevée ainsi qu’un éventail de choix plus large pour les électeurs dijonnais. Autant de facteurs qui pourraient rendre le scrutin plus imprévisible que jamais.
Une chose est certaine : la victoire est loin d’être acquise pour la majorité sortante. Entre la concurrence renforcée, l’arrivée de nouveaux acteurs et une participation attendue en hausse, les cartes pourraient être largement rebattues. Les prochains mois seront décisifs pour Nathalie Koenders, qui devra composer avec un paysage politique plus fragmenté et plus incertain que jamais. À Dijon, les jeux sont ouverts.
