La Confédération Paysanne de Côte-d’Or appelle à une large mobilisation contre la gestion sanitaire actuelle de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), après l’abattage intégral d’un troupeau de 83 bovins dans le Doubs, malgré leur vaccination.
Dans un communiqué publié cette semaine, le syndicat agricole dénonce une politique qu’il juge « absurde », « violente » et « déconnectée des réalités de terrain ». Selon l’organisation, le gouvernement persiste à classifier la maladie en catégorie A, une décision perçue comme « avant tout destinée à protéger les exportations » plutôt qu’à soutenir les éleveurs.
Un troupeau abattu malgré la vaccination
L’affaire qui cristallise la colère des paysans s’est déroulée mardi 2 décembre, à la ferme de Lhomme, dans le Doubs. Les 83 bovins de l’exploitation ont été abattus après la détection d’un seul cas avéré de DNC. Tous les animaux étaient pourtant vaccinés, souligne la Confédération Paysanne, qui considère cette mesure comme « inacceptable » et « contraire aux connaissances scientifiques » disponibles sur la maladie.
Le syndicat estime que de telles décisions « brisent des vies, détruisent des fermes et anéantissent un patrimoine génétique construit sur des générations ». Il affirme également que des alternatives existent pour lutter contre la DNC sans recourir à l’abattage systématique.
Tensions autour de l’intervention des forces de l’ordre
Le communiqué revient aussi sur la présence des forces de l’ordre lors de l’opération d’abattage. Des citoyens et militants venus soutenir l’éleveur auraient été dispersés, un épisode qualifié par le syndicat de « répression » illustrant « la violence de la politique sanitaire actuelle ».
Une stratégie jugée inefficace
Pour la Confédération Paysanne, la politique conduite par l’État « n’est plus tenable ». Le syndicat estime que les abattages totaux n’empêchent pas la réapparition de la maladie et deviennent « incompréhensibles et inacceptables » au regard des campagnes de vaccination menées dans les élevages.
Il réclame l’instauration d’une véritable « co-gestion sanitaire », réunissant l’ensemble des acteurs de terrain — éleveurs, syndicats, vétérinaires et associations — afin d’élaborer une stratégie alternative « plus acceptable et plus efficace ».
Un appel à manifester à Dijon
Face à la situation, la Confédération Paysanne 21 appelle à une mobilisation générale. Un rassemblement est prévu le lundi 8 décembre 2025 à 15h, devant la préfecture de Dijon, pour dénoncer les « abattages systématiques, arbitraires et immédiats » et demander un changement de cap dans la gestion de la DNC.

