Un scandale a éclaté ces derniers jours à Dijon après la publication, sur les réseaux sociaux, de commentaires visant trois élues de la majorité municipale. Celles-ci ont été la cible d’attaques portant non pas sur leurs idées ou leurs actions politiques, mais sur leur apparence physique, des propos jugés « ignobles » par la maire de Dijon, Nathalie Koenders.
Dans un message rendu public, la maire a fermement condamné ces attaques, rappelant que de tels comportements n’ont aucune place dans le débat démocratique. « Trois élues de la majorité municipale ont été attaquées de manière ignoble sur leur physique sur les réseaux sociaux. Je leur apporte tout mon soutien. La haine et les discriminations, quelles qu’elles soient, n’ont pas leur place à Dijon. Nous devons les combattre partout, et plus encore sur les réseaux sociaux où elles s’expriment de façon décomplexée », a-t-elle déclaré.

Selon nos informations, les trois élues visées ont décidé de déposer plainte. Une démarche qui vise à dénoncer la gravité des propos tenus à leur encontre et à rappeler que la haine en ligne n’est pas sans conséquences judiciaires.
Cette annonce a suscité un large soutien de la part de nombreux élus locaux, associations et citoyens dijonnais, qui dénoncent la banalisation croissante des violences verbales en ligne. Disons les choses clairement : cette affaire illustre une dérive préoccupante du débat public, où les femmes engagées en politique restent particulièrement exposées aux attaques sexistes et discriminatoires.
Un profil qui interroge…
Une question se pose alors : qui a pu tenir de tels propos à l’égard des trois élues dijonnaises ? Sans dévoiler son identité, l’examen de son profil Facebook permet toutefois d’observer quelques éléments éclairants. Non pas en raison des personnalités politiques de droite qu’il compte parmi ses contacts — comme Alain Suguenot, Laurent Bourguignat, Emmanuel Bichot, et bien d’autres encore — mais parce que certaines de ses publications publiques laissent entrevoir un humour volontiers cru, parfois vulgaire, ainsi qu’une propension à partager des contenus franchement de mauvais goût.
Qu’il s’agisse de blagues sexualisées ou d’images douteuses, ces publications ne brillent pas par leur finesse et contrastent singulièrement avec l’exigence minimale de respect attendue dans le débat public. Elles ne constituent évidemment pas une preuve en soi, mais elles interrogent sur l’état d’esprit d’un profil qui, manifestement, ne semble pas toujours s’embarrasser des limites du respect ou de la bienséance. Un constat qui, mis en perspective avec les attaques récemment essuyées par les trois élues, ne manque pas de soulever des questions.
Dans ce climat tendu, de nombreuses voix s’élèvent pour exprimer leur solidarité envers les trois élues visées. Au sein de la majorité comme parmi les habitants, beaucoup saluent leur courage d’avoir choisi la voie judiciaire face à des attaques aussi injustes que dégradantes. Leur démarche rappelle que personne ne devrait avoir à subir de telles violences verbales pour simplement exercer un mandat public. À l’heure où le respect et la dignité devraient constituer le socle du débat démocratique, leur prise de position apparaît comme un signal nécessaire : celui de femmes qui refusent de laisser la haine s’installer sans réponse, et qui méritent, à ce titre, tout le soutien de la collectivité et des élus, quelles que soient leurs appartenances politiques.
