Un incident survenu dans une classe de CE1 de l’école élémentaire du Nord à Dijon suscite une vive polémique. Selon La France insoumise (LFI), deux agents de la police municipale auraient tenu des propos inadaptés et effectué des démonstrations dangereuses devant des élèves âgés de 7 ans, lors d’une séance d’éducation à la sécurité routière.
Communiqué de presse du 10 décembre 2025 :
Intervention de la police municipale dans une école primaire
Nous avons été alertés d’un fait particulièrement grave survenu le 18 novembre dernier dans une classe de CE1 de l’école élémentaire du Nord à Dijon : des agents de la Police municipale ont tenu des propos inappropriés et effectué des démonstrations dangereuses devant des enfants de 7 ans.
Dans le cadre d’une séance d’éducation à la sécurité routière (APER), deux policiers municipaux sont intervenus en étant armés, pistolet à la ceinture, bâton télescopique et bombe lacrymogène visibles. Naturellement interpellés, les élèves ont demandé s’il s’agissait d’une « vraie arme ». L’un des agents a alors expliqué devant la classe qu’il portait « un Glock semi-automatique, chargé et prêt à l’emploi », avant de comparer son arme à feu à une simple règle de tableau pour tenter d’en minimiser la dangerosité. Il a poursuivi en détaillant son équipement, mimant l’usage du bâton télescopique et évoquant les « personnes dangereuses » auxquelles les policiers seraient confrontés, allant jusqu’à établir un parallèle inacceptable entre des élèves « pas sages » et des délinquants. Face à ces propos totalement inadaptés, l’enseignante a été contrainte d’interrompre la séance. Les enfants, ensuite, ont exprimé inquiétudes et malaise.
Cette situation n’est pas isolée. Nous constatons une multiplication d’interventions de forces armées ou de sécurité dans les établissements scolaires, légitimant une vision guerrière et sécuritaire de la société. La création des classes défense, qui permettent à des militaires d’encadrer des collégiens ou lycéens autour d’activités paramilitaires (tir au pistolet laser, fouilles, jeux de rôle policiers), s’inscrit dans la même dérive inquiétante. Nous condamnons fermement cette militarisation de la jeunesse.
L’école de la République doit rester un espace d’apprentissage serein, émancipateur et laïque — certainement pas un lieu de promotion des armes ni de normalisation de la violence.
Dans la continuité de nos engagements municipaux, nous réaffirmons notre volonté de mettre en place une véritable police de proximité, proche des habitants, non militarisée et ne nécessitant pas le port systématique d’armes. Nous exigeons de la mairie de Dijon qu’elle rappelle immédiatement à ses agents qu’aucune intervention armée n’a sa place devant des enfants de primaire. Le dépôt systématique des armes lors d’actions en milieu scolaire doit être une règle impérative, comme le rappelle l’article R511-14 du décret n°2013-1113 du 4 septembre 2013.
La sécurité affective des élèves valent mieux que cette mise en scène sécuritaire. Il est plus que temps d’y mettre un terme.
