Le stationnement résidentiel à Dijon se retrouve de nouveau sous le feu des critiques. Une lettre ouverte adressée à la maire, Nathalie Koenders, circule largement depuis peu. Son auteure, mère d’une apprentie dijonnaise, y dénonce la gestion du stationnement, qu’elle juge « incompréhensible », « opaque » et « injuste », après que sa fille a reçu douze procès-verbaux en deux mois malgré un abonnement censé justement faciliter le stationnement dans son quartier.
« La gestion du stationnement résident est scandaleuse » : une lettre ouverte sans détour
Dans son texte, l’auteure affirme que le système de stationnement résident ne fonctionne plus et serait même devenu punitif. Elle décrit la situation : sa fille, apprentie, avait souscrit un abonnement résident pour pouvoir stationner dans son secteur. Pensant pouvoir se garer au parking de la rue du Potet, elle a reçu douze PV en moins de deux mois.
Elle assure avoir demandé explicitement aux services de Divia si ce parking était accessible avec l’abonnement : « Les agents ont été incapables d’expliquer clairement les règles. Nous avions demandé noir sur blanc si le parking de la rue du Potet était autorisé. On nous a répondu après coup que l’abonnement ne servait en réalité qu’à deux heures de stationnement. Autrement dit : un abonnement qui ne sert… à rien. »
La mère dénonce une sanction financière qu’elle juge démesurée — 480 € — et estime que ces règles de stationnement, mal comprises et mal expliquées, finissent par « piéger » les usagers plutôt que les aider.
Le stationnement au cœur du malaise
La lettre ouverte élargit le propos en interpellant directement la mairie sur les conséquences de ce système de stationnement jugé trop restrictif et flou : « Faire fuir les Dijonnais de leur propre ville ? Dégouter les étudiants, apprentis et jeunes travailleurs de s’installer à Dijon ? Transformer le stationnement en machine à cash ? »
Elle affirme que sa fille a fini par quitter le centre-ville, faute de pouvoir se stationner sans risquer une nouvelle verbalisation, malgré un logement parfaitement situé. Pour l’auteure, ce cas n’est pas isolé : il serait le symptôme d’un dispositif de stationnement résident « trop complexe », « mal expliqué » et vécu comme une contrainte permanente par les habitants.
Elle demande :
- l’annulation des PV, émis selon elle dans un contexte d’information insuffisante ;
- une clarification simple, cohérente et compréhensible du stationnement résident, avec des règles visibles et non sujettes à interprétation.
Réaction de la maire : un engagement à examiner la situation
Face à l’ampleur des réactions, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, a publiquement répondu sur les réseaux sociaux. Voici son message : « Bonjour Madame, Je vous invite à m’écrire directement sur mon mail à l’adresse suivante : nkoenders@ville-dijon.fr ou à m’envoyer l’ensemble de son dossier par voie postale avec l’adresse précise de votre fille, son nom et la plaque d’immatriculation de son véhicule. Je m’engage à étudier cette situation avec la plus grande attention avec le délégataire Divia et de vous apporter une réponse ainsi qu’à votre fille dans les meilleurs délais. Cordialement, Nathalie Koenders »
L’auteure de la lettre souligne que c’est la maire elle-même qui a pris contact, et la remercie pour sa réactivité.
Un débat récurrent : les Dijonnais peinent à comprendre les règles
Cette affaire met une fois de plus en lumière un sujet sensible à Dijon :
- zones résidents aux contours parfois difficiles à identifier ;
- limitations horaires mal comprises ;
- différences entre stationnement sur voirie, parkings publics et secteurs réglementés ;
- communication jugée insuffisante ou contradictoire.
Pour plusieurs habitants, ces difficultés transforment le stationnement résident en « parcours du combattant ». L’auteure de la lettre dit attendre désormais « une réponse et des mesures concrètes », espérant que cette affaire déclenchera une réflexion plus large sur l’organisation du stationnement à Dijon.
Lettre ouverte au Maire de Dijon
Madame la Maire
Je vous écris aujourd’hui non plus pour comprendre, mais pour dénoncer.
La gestion du stationnement résident à Dijon est tout simplement scandaleuse, et ma fille — apprentie, avec un budget déjà serré — en a fait les frais.
Avec un abonnement résident, censé justement éviter ce type de situations, elle a reçu douze PV en deux mois. Douze.
Et cela malgré nos démarches répétées auprès de Divia, dont les agents ont été incapables d’expliquer clairement les règles, alors même que nous avions demandé noir sur blanc s’il était possible de se garer au parking rue du Potet.
Résultat ?
On nous explique après coup que cet abonnement ne sert en réalité qu’à deux heures de stationnement. Autrement dit : un abonnement qui ne sert… à rien.
Bilan : 12 PV à 40 euros, soit une sanction financière démesurée et totalement injustifiée.
Face à cette absurdité administrée, à cette politique incompréhensible, ma fille n’a eu d’autre choix que de quitter le centre de Dijon, malgré une propriétaire conciliante et un logement choisi précisément pour la présence d’un parking public en face.
Alors, Madame la Maire, une question simple s’impose :
Que cherchez-vous à faire exactement ?
Faire fuir les Dijonnais de leur propre ville ?
Dégouter les étudiants, apprentis et jeunes travailleurs de s’installer à Dijon ?
Transformer le stationnement en machine à cash, au détriment du bon sens et de la justice ?
À quelques semaines des élections, il serait temps d’assumer clairement votre politique envers les habitants, au lieu de laisser prospérer des règles opaques, incompréhensibles et appliquées au détriment de ceux qui essaient simplement de vivre et de travailler dans cette ville.
Je demande l’annulation des PV émis dans un contexte d’information trompeur ou insuffisant ;
une clarification immédiate des conditions du stationnement résident — compréhensible, précise et appliquée avec cohérence.
Ce que nous avons vécu n’est pas un incident isolé : c’est le symptôme d’un système qui ne fonctionne plus et qui pénalise les gens honnêtes.
Dans l’attente d’une réponse et de mesures concrètes.
