L’émotion était vive ce lundi matin lors de l’ouverture de la session du conseil départemental de la Côte-d’Or. Avant même d’aborder l’examen du budget, le président du Département, François Sauvadet, a tenu à revenir longuement sur l’incendie criminel qui a ravagé une partie du collège Champollion, situé dans le quartier des Grésilles à Dijon, dans la nuit de vendredi à samedi. Un sinistre lourd de conséquences pour les 490 élèves de l’établissement, leurs familles et l’ensemble de la communauté éducative.
Prenant la parole en début de séance, François Sauvadet a d’emblée justifié ce temps de parole exceptionnel : « Mesdames, messieurs les conseils départementaux, mes chers collègues, évidemment que je, avant d’évoquer notre budget, vous comprendrez que j’évoque la situation de l’incendie criminel qui a touché dans la nuit de vendredi à samedi le collège Champollion et qui pénalise 490 jeunes qui aspirent à pouvoir étudier en toute quiétude. »
Un acte qu’il a condamné avec fermeté, exprimant une colère assumée face à une attaque qu’il estime viser bien au-delà d’un simple bâtiment scolaire : « Et je veux exprimer ici un sentiment de colère et condamner cet incendie criminel, et j’espère que les auteurs seront vite appréhendés et qu’ils puissent répondre de leurs actes avec une sévérité. Quand on s’attaque à un collège en particulier ou un bâtiment public, c’est toute la République qui doit se mobiliser. »
Dès le samedi après-midi, le président du conseil départemental s’est rendu sur place, aux côtés du préfet, de la rectrice et de la maire de Dijon. Une visite destinée à apporter un message de soutien et de solidarité : « Je me suis rendu d’ailleurs sur place samedi après-midi en compagnie de monsieur le préfet de la rectrice et de madame la maire de Dijon, madame Koenders. Ensemble, nous avons assuré les élèves, les parents d’élèves, les personnels d’éducation ainsi que nos 12 agents du soutien total du département. »
Face à l’urgence de la situation, les services départementaux se sont immédiatement mobilisés pour trouver des solutions permettant d’assurer la continuité de la scolarité. En lien avec l’Éducation nationale, un recensement des capacités d’accueil a été effectué dans plusieurs collèges dijonnais : « Nos équipes, avec le directeur général de services, et je tiens vraiment à le remercier pour son engagement et en lien avec les services de l’éducation nationale, ont recherché, évidemment, toutes les solutions et recherchent toutes les solutions pour accueillir les 490 élèves. »
« Nous avons fait nous-mêmes un recensement, évidemment, il y a des places disponibles qui pourront permettre d’accueillir les jeunes au collège Le Parc, Roupnel, Carnot, Quetigny, selon les capacités d’accueil disponibles et continuer d’assurer la scolarisation. »
Dans l’immédiat, l’attention s’est portée sur l’accompagnement humain, le choc psychologique étant important : « Dans un premier temps, l’urgence, évidemment, c’était de permettre d’avoir une écoute et un soutien psychologique pour ceux qui en éprouvent un besoin. C’est un traumatisme pour toute la communauté éducative et je crois aussi dire pour la France entière. »
À court terme, une continuité pédagogique sera assurée à distance, sur le modèle mis en place durant la crise sanitaire : « L’éducation nationale a pris des dispositions pour assurer une continuité d’enseignement, comme pendant la période Covid en quelque sorte, en distanciel. »
Mais la question centrale reste celle de l’avenir du collège. Si un bâtiment a été très gravement endommagé, un autre pourrait être partiellement utilisé après expertise : « Il y a un bâtiment qui, vous le savez, a été très gravement touché puisque ça nécessitera probablement des mois, assurément, ce n’est pas probablement, ça nécessitera assurément des mois de travaux. » « Notre objectif, c’est de rouvrir le plus vite possible. »
Toutefois, François Sauvadet a insisté sur la nécessité de ne pas précipiter le retour des élèves sur un site encore marqué par l’incendie : « Évidemment que c’était, selon moi, extrêmement compliqué de pouvoir faire revenir les enfants à proximité des lieux d’un incendie tant que les questions d’organisation ne seraient pas de nettoyage en particulier. Ça aurait été un traumatisme, me semble-t-il, trop important pour nos enfants de revenir directement aujourd’hui. »
Les opérations d’expertise se poursuivent en lien étroit avec le Service départemental d’incendie et de secours, salué pour la rapidité de son intervention : « Je tiens à saluer la rapidité avec laquelle l’intervention a eu lieu et les conditions dans lesquelles vous avez évité aussi le pire, c’est-à-dire la propagation à d’autres espaces. »
Au-delà de l’émotion, le président a rappelé les importants investissements récemment réalisés par le Département dans ce collège, notamment en matière de sécurité, et souligné l’efficacité des dispositifs de vidéoprotection et d’alarme lors de l’incendie. Les images seront transmises à la justice, tandis que l’enquête a été confiée à la police judiciaire.
François Sauvadet a également élargi son propos au contexte plus global du narcotrafic, évoquant un phénomène qui dépasse le cadre local : « Ce combat contre ce drame, ce cancer du narcotrafic doit être conduit avec la fermeté, la résolution, c’est un sujet de société. »
Déterminé à ne pas céder face à la violence, il a conclu sur un message fort adressé aux auteurs de l’incendie comme à la population : « Je n’ai pas l’intention de céder devant ces actes criminels et d’intimidation et je le redis devant vous tous, ce collège sera reconstruit dans les plus brefs délais. »
La séance du conseil départemental sera suspendue à 10 h 40 pour permettre aux élus et responsables de se rendre sur place, avant une reprise prévue dans l’après-midi (14 h). Le président a exprimé sa solidarité envers les familles, les élèves, les forces de l’ordre et les pompiers, appelant à une mobilisation collective face à la montée du narcotrafic, à Dijon comme partout en France.
