Six mois après l’apparition des premiers foyers de DNC en France, la tension ne retombe pas dans le monde agricole. La Confédération paysanne de Côte-d’Or appelle ce samedi 20 décembre à une mobilisation « pacifique » contre la stratégie sanitaire du gouvernement, qu’elle juge « inhumaine, incomprise et contre-productive ».
Selon le syndicat, plus de 3 000 vaches auraient été euthanasiées depuis le début de la crise, « pour la grande majorité saines », dans le cadre d’« abattages totaux » destinés à freiner la propagation de cette maladie émergente. Une politique imposée selon eux par la ministre Genevard et soutenue par la FNSEA, qu’ils accusent de vouloir « sauver coûte que coûte le commerce international et le libre-échange » au prix de « fermes sacrifiées ».
Un climat de colère et de défiance
Dans son communiqué, la Confédération paysanne estime que la ligne gouvernementale alimente « la colère » du terrain et s’éloigne des réalités paysannes. À la veille du vote de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, le syndicat considère que cette orientation « ne fait qu’alimenter la défiance » et ne permet en rien de « rétablir la confiance avec les paysan·nes ».
Le syndicat affirme avoir transmis aux préfets de la région une série d’alternatives « crédibles », qui respecteraient les élevages et les animaux, sans recourir systématiquement à des abattages massifs. Ces propositions auraient toutefois été « systématiquement refusées ».
Des mobilisations qui s’étendent
De ferme en ferme, les actions se multiplient pour obtenir une autre stratégie sanitaire. La Confédération paysanne dit constater une montée en puissance des refus d’abattage total dans plusieurs départements. Ces mobilisations auraient, selon elle, contribué à « instiller le doute » au sein de l’administration, décrite comme « froide » et « déconnectée du terrain ».
Le syndicat prévient : chaque semaine perdue pourrait faciliter la propagation de la maladie. Il redoute « une explosion au printemps prochain malgré la politique de la terre brûlée » actuellement en vigueur.
Deux rassemblements ce samedi
Pour maintenir la pression, deux temps de mobilisation sont annoncés ce samedi 20 décembre :
- à 8 h 30 à Saulieu,
- à 11 h à Pouilly-en-Auxois.
Des opérations de ralentissement de la circulation et des distributions de tracts sont prévues. L’organisation assure vouloir un rassemblement « respectueux et bienveillant » et invite « paysan·nes et citoyen·nes » opposés aux abattages systématiques, « quelles que soient leurs bannières », à se joindre à la journée.
« Il n’y a pas d’autre solution que d’arrêter les abattages totaux et d’instaurer une politique préventive ambitieuse acceptée par toutes et tous », conclut le communiqué.

