Les négociations budgétaires patinent, et l’inquiétude monte dans les territoires. À la suite de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) chargée de trouver un accord sur le projet de loi de finances, Intercommunalités de France a réagi ce 19 décembre en appelant à une reprise rapide des discussions début janvier.
L’association, qui représente les intercommunalités françaises, prend acte de ce revers institutionnel mais veut croire à une sortie de crise après l’adoption annoncée d’une loi spéciale par le Premier ministre, Sébastien Lecornu. L’objectif affiché : éviter un blocage durable et permettre l’élaboration d’un budget 2026 « soutenable pour les territoires ».
Des efforts jugés disproportionnés
Dans son communiqué, Intercommunalités de France salue les améliorations apportées par le Sénat par rapport au texte initial du gouvernement, sans masquer ses préoccupations. Selon l’association, la version adoptée par la chambre haute continue de faire peser « sur les seules intercommunalités (51 %) la majorité de l’effort prévu pour les collectivités ».
Une contribution jugée excessive, qui frapperait en priorité les territoires industriels – y compris les plus fragiles économiquement. Les présidentes et présidents d’intercommunalités réclament donc une répartition « plus juste », alignée sur la part réelle de ces structures dans la dépense publique locale.
Un risque pour les services publics locaux
L’association va plus loin en mettant en garde contre les conséquences politiques et sociales d’un tel déséquilibre financier. Affaiblir les intercommunalités, estime-t-elle, reviendrait mécaniquement à affaiblir les communes qui les composent, en dégradant la qualité des services publics fournis au quotidien : mobilité, déchets, développement économique, équipements culturels ou sportifs, etc.
Compte à rebours avant les élections locales
À moins de trois mois des élections municipales et intercommunales, prévues en mars, les élus locaux appellent à un dénouement rapide. Tant que le budget de l’État n’est pas adopté, les collectivités ne peuvent finaliser leurs propres budgets.
Pour les présidents d’intercommunalité, cette incertitude complique la planification financière, fragilise les investissements et alimente l’incompréhension auprès des habitants comme des entreprises. D’où un appel pressant à clore le débat parlementaire « dans la sérénité » afin de permettre aux territoires de travailler.
Si le gouvernement annonce vouloir sécuriser l’adoption du texte, les premières semaines de 2026 s’annoncent comme un test politique majeur, entre contraintes financières, tensions territoriales et enjeux électoraux.
