Le ton est sans équivoque. Dans un communiqué diffusé vendredi 20 décembre 2025, le Comité des vins de Bourgogne accuse une enseigne de hard discount d’« usurper sans vergogne » la notoriété de la Bourgogne viticole et de tromper le consommateur. En cause : une publicité radio mettant en avant « ce cépage de Bourgogne aux arômes de noisette » pour promouvoir… un chardonnay IGP Pays d’Oc, vendu à bas prix.
« Une violation flagrante du droit des appellations »
Pour les représentants bourguignons, l’utilisation du nom « Bourgogne » dans ce spot constitue un détournement manifeste de notoriété, alors même que le vin n’a aucun lien avec la région. Ils dénoncent une atteinte directe à la législation sur les appellations d’origine, qui protège strictement l’usage des termes géographiques associés au vin.
L’alerte a été donnée par plusieurs membres du Comité, estomaqués en entendant la publicité sur des radios nationales, en pleine période de fêtes. La diffusion massive du message, au moment où les ventes de vins culminent, renforce encore la colère de la filière.
Un contexte de crise dans la viticulture française
Au-delà de la question juridique, le Comité rappelle que la filière viticole traverse une crise sévère, marquée par une érosion de la consommation et des stocks en hausse dans plusieurs régions. Dans ce contexte, la promotion de vins bradés en s’appuyant sur l’image bourguignonne est perçue comme un nouveau coup porté aux producteurs.
Des poursuites envisagées
Les réactions des co-présidents François Labet et Laurent Delaunay reflètent une détermination sans appel : « Nous n’en avons pas cru nos oreilles. C’est une honte ! On a le sentiment qu’il n’y a plus aucune limite. Nous ne pouvons pas tolérer que le nom de Bourgogne soit ainsi utilisé de manière frauduleuse. »
Le Comité affirme avoir déjà mobilisé ses conseils juridiques pour examiner les voies à suivre. Des procédures judiciaires pourraient être engagées afin d’obtenir la suspension immédiate de la publicité, que les responsables souhaitent voir retirée des ondes « sur le champ ».
Un dossier explosif en pleine période festive
Alors que les campagnes commerciales battent leur plein avant les fêtes, cette affaire pourrait relancer le débat sur l’encadrement de la communication autour du vin et la protection des appellations françaises, particulièrement sensibles en Bourgogne.
Reste à savoir si l’enseigne incriminée réagira ou maintiendra sa campagne. Dans tous les cas, le Comité annonce vouloir défendre jusqu’au bout la réputation collective bourguignonne, présentée comme un patrimoine économique… et culturel.
