Aujourd’hui, les infirmiers libéraux ont manifesté dans les rues de Dijon pour exprimer avec force leurs revendications, dénonçant l’inaction des institutions face à leurs préoccupations. Malgré plusieurs actions menées précédemment, dont l’opération escargot ayant semé la pagaille sur la rocade de la ville, les réponses attendues se font toujours attendre.
Ils étaient une cinquantaine à battre le pavé, mais leur détermination était palpable. Leur principale exigence : la reconnaissance de la pénibilité de leur métier. En outre, ils réclament une baisse de l’âge de départ à la retraite, passant de 67 à 62 ans, ainsi qu’une augmentation de l’acte médical infirmier pour suivre l’inflation, fixée à 4 euros. Ils demandent également que l’Indemnité Forfaitaire de Déplacement soit portée à 5,00€ et réclament le doublement des tarifs de l’Indemnité Kilométrique.
Partis de la place Wilson, ils ont arpenté les rues de la ville, rejoignant la place de la République via le Boulevard Carnot, la place du Trente Octobre et le Boulevard Thiers. Leur marche symbolise leur détermination à obtenir satisfaction.
Mais cette mobilisation ne s’arrête pas là. Le collectif des infirmiers libéraux de Dijon lance un appel à une grande manifestation à Paris le 4 avril 2024. Ils entendent ainsi étendre leur mouvement et démontrer leur détermination à obtenir des réformes concrètes pour leur profession. Le syndicat SNILL appelle également à manifester à Paris, après avoir trouvé un accord avec le collectif des infirmiers libéraux, ce dernier ayant d’ailleurs été aux côtés des manifestants aujourd’hui à Dijon : « Après plusieurs jours de discussions, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNILL) et le collectif des infirmiers libéraux en colère, ont trouvé un accord concernant les revendications à porter en priorité auprès des instances.
Conscient que plusieurs voix valent mieux qu’une, nous nous sommes entendus sur les sujets à défendre, en priorité, pour répondre aux attentes de la profession, mais aussi pour essayer de garantir un accès aux soins de qualité pour l’ensemble de la population. Ensemble, nous revendiquons donc l’ouverture de négociations, en urgence, afin de trouver un accord avec la CNAM pour compenser l’impact de l’inflation en revalorisant les lettres clés. Alors que l’inflation touche de plein fouet les Idel, il est inadmissible que la valorisation de nos lettres clés n’ait pas évoluée depuis 2009.
Le collectif et le SNILL se sont également mis d’accord pour soutenir l’ouverture de négociations, dans un deuxième temps, portant sur les compétences infirmières, en lien avec la réingénierie de la profession en cours. Il est impératif que les représentants de la profession infirmière libérale soient entendus à l’heure où l’avenir de notre profession se joue.
En parallèle, nous revendiquons l’ouverture de travaux sur la reconnaissance de la pénibilité de notre métier et sur les simplifications à apporter afin de retrouver une qualité de vie au travail. Il y a également urgence à redonner du sens, à faire confiance à la profession, mais aussi à la rendre plus attractive. Les infirmières et infirmiers libéraux doivent retrouver de la quiétude dans leur exercice quotidien. Le système de santé ne peut pas se payer le luxe de voir cette profession disparaitre à petit feu dû à l’épuisement et au découragement de ces acteurs qui demeurent les rares professionnels de santé à encore se rendre au domicile des patients.
Ensemble, nous appelons donc à une journée de mobilisation le 19 mars 2024. Cet appel unitaire a pour objectif d’alerter les instances sur l’urgence de la situation. Le temps des beaux discours est révolu, il est désormais temps de passer à l’action. Nous attendons de pied ferme des réponses concrètes aux problématiques que nous défendons depuis de trop nombreuses années déjà. Il y a un véritable enjeu pour le système de santé, qui repose en grande partie sur l’action au quotidien des Idel, à reconnaître et valoriser cette profession en grande souffrance ».
Face à cette pression croissante, le gouvernement se trouve confronté à un choix crucial : ignorer ces demandes légitimes ou engager des négociations sérieuses pour répondre aux besoins des infirmiers libéraux, des acteurs essentiels de notre système de santé.