« Tout ça pour ça », disent certains, ou encore, « c’est de la communication, rien que de la communication ». L’opération policière menée hier au lycée Le Castel à Dijon, dans le cadre de l’Opération Place Nette XXL, continue de susciter des discussions.
Une opération où les médias ont été invités à participer. Cependant, un problème majeur se pose : le respect du droit à l’image des élèves, certains d’entre eux ayant été pris en photo par les médias lors de cette opération policière. Le problème est que certains médias n’ont pas pris la peine de flouter les visages des élèves, comme nous avons pu le constater ce matin sur un média bien connu à Dijon.
Nos confrères ont bien pris soin de flouter les visages des policiers, mais pas ceux des élèves, dont certains sont mineurs et encore dans l’établissement. Est-ce que nos confrères avaient l’autorisation préalable des parents pour diffuser leurs enfants, qui se font fouiller dans le cadre d’une opération policière ? La question est posée !
La loi n° 2024-120 du 19 février 2024 visant à garantir le respect du droit à l’image des enfants modifie l’article 371-1 du code civil qui définit l’autorité parentale. Elle complète la définition actuelle, en précisant que l’autorité parentale a pour but de « protéger l’enfant dans sa sécurité, sa santé, sa vie privée et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne ». Il est important de le rappeler.
La préfecture de Côte-d’Or, en voulant absolument médiatiser ces opérations policières, devrait également se soucier du droit à l’image lorsque qu’elle prend l’initiative de convier la presse, et rappeler certaines règles aux médias présents. Les médias en question jouent le jeu de la protection des policiers en floutant leurs visages, ce qui est tout à fait normal, cependant, ils oublient, à moins d’avoir l’accord des parents, de flouter le visage des élèves.
À vouloir trop en faire, on en vient à compromettre des droits fondamentaux, ce qui ne peut être accepté dans un état de droit. Cette opération policière aura permis de saisir quatre petits couteaux, bafouer le droit à l’image des jeunes élèves en valait-il la peine ?