Dans un contexte marqué par les débats sur la politique d’immigration en France, l’Université se fait le théâtre d’une mobilisation citoyenne et étudiante sans précédent. En effet, l’assemblée générale étudiante, en collaboration avec des organisations telles que Solidaires Étudiant-e-s Dijon, UNEF, LDH, SOS Refoulement, SUD Éducation, CGT, Bancale, Lentillères, annonce le FESTiVAL contre la Loi Immigration, prévu pour les 3 & 4 Avril 2024.
Cet événement, fruit de plusieurs semaines de préparation et de mobilisation étudiante, vise à sensibiliser et à débattre autour des enjeux cruciaux liés à la politique migratoire en France. Ouvert à tous, le festival proposera un programme riche et varié comprenant des conférences, des projections et des moments de convivialité, le tout dans un esprit de solidarité et de partage.
Le premier jour du festival, le Mercredi 3 Avril, débutera avec une conférence animée par Raphaël Porteilla, maître de conférences en sciences politiques à l’Université de Bourgogne, connu pour ses ouvrages engagés sur la question de la Palestine. À partir de 14h, il abordera la question de la Paix en Palestine, offrant un éclairage pertinent sur un sujet complexe et d’actualité.
Ensuite, une table ronde rassemblera à 16h des représentants de diverses organisations telles que SOS Refoulement, la Ligue des Droits de l’Homme, SUD Éducation 21-71, ainsi que le chercheur Jérémy Sauvineau. Cette table ronde, centrée sur le thème des migrants et des migrantes en Bourgogne-Franche-Comté, examinera également les implications de la Loi Immigration sur les étudiants étrangers et les personnes exilées.
Le deuxième jour du festival, le Jeudi 4 Avril, sera consacré à une analyse approfondie de l’extrême droite, notamment à Dijon, et aux moyens de lutter contre ce phénomène inquiétant. Un point sera également fait sur la résistance aux Centres de Rétention Administrative, avec un focus particulier sur les initiatives prises à Dijon pour contrer ces pratiques inhumaines.
Enfin, à 17h, les participants auront l’occasion de visionner le film « Libre » de Michel Toesca, qui retrace le combat courageux de Cédric Herrou et d’autres citoyens pour accueillir et soutenir les réfugiés dans la vallée de la Roya.
Au-delà des débats et des conférences, le festival offrira également des moments de détente et de partage autour de repas conviviaux, créant ainsi une atmosphère propice aux échanges et à la solidarité.
Pourtant, certains membres de l’opposition estiment que l’université devrait demeurer un lieu exclusivement consacré à la recherche académique et à l’enseignement, sans servir de tribune politique. Ils craignent que l’organisation d’un festival militant tel que celui-ci ne perturbe le fonctionnement habituel de l’institution et ne génère des tensions superflues au sein de la communauté universitaire.
D’autres expriment des préoccupations concernant la neutralité de l’université en tant qu’institution publique, soulignant que l’accueil d’un événement aussi politiquement engagé pourrait être perçu comme une prise de position partisane. Ils remettent en question la capacité de l’université à garantir un débat équilibré et inclusif, respectant les diverses opinions et positions sur la question de l’immigration.
À titre d’exemple, Laurent BOURGUIGNAT, président du Groupe Dijon Autrement, a déclaré être « choqué par l’organisation d’un pseudo « festival » d’extrême-gauche dans les locaux de l’Université de Bourgogne ». De même, Emmanuel Bichot, président du Groupe Agir pour Dijon, s’est dit « très surpris qu’une manifestation politique soit organisée les 3 et 4 avril dans les locaux de l’Université de Bourgogne » via les réseaux sociaux.