L’Union Départementale des Syndicats CGT-Santé-Action Sociale tire la sonnette d’alarme sur la situation critique du travail social en France. Dans un communiqué de presse poignant, elle met en lumière les difficultés rencontrées par le personnel éducatif, technique, administratif et logistique des établissements et services de l’action sociale et médico-sociale, qu’ils soient publics ou privés.
La CGT dénonce depuis longtemps la détérioration constante du secteur du handicap et du social, mais constate avec inquiétude que la situation ne cesse de s’aggraver. Le travail social est de plus en plus perçu comme un fardeau financier, conduisant à une politique d’austérité budgétaire qui se traduit par un appauvrissement des accompagnements offerts aux plus vulnérables de notre société. Les politiques gouvernementales actuelles mettent en péril le bien-être des personnes les plus fragiles, sacrifiées au nom d’une logique capitaliste selon le syndicat.
Le manque de soutien de l’État envers les personnes en situation de handicap et la protection de l’enfance se traduit par des conséquences dramatiques : des centaines de mesures en attente dans la protection de l’enfance, l’abandon des personnes précaires, et le retour au domicile de personnes handicapées faute de places en structures adaptées, avec des répercussions désastreuses pour les familles.
Pourtant, loin de se limiter aux conséquences sociales, cette crise affecte également les professionnel.le.s du secteur. Les conditions de travail se détériorent, la pénurie de professionnels qualifiés se fait sentir, et les acquis durement obtenus sont remis en question par une convention collective nationale unique étendue, qui cherche à diviser les salariés en individualisant les salaires selon la CGT.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) a augmenté de 63,21% en 20 ans et que l’indice du prix à la consommation a augmenté de 43,58%, la valeur des points dans les conventions collectives 51 et 66 n’a augmenté que de 2,53% et 15,59% respectivement. De plus, la prime Ségur n’a toujours pas été accordée à tous et reste discriminatoire, laissant de nombreux salariés dans une situation précaire.
Face à cette situation alarmante, la CGT Santé-Action Sociale appelle à la mobilisation générale. Salarié.e.s du secteur de l’Action Sociale, usagers, personnes accompagnées et familles sont invités à se rassembler et à se mobiliser pour défendre un travail social et médico-social de qualité, pour préserver les acquis sociaux durement gagnés, et pour exiger une convention collective unique étendue qui reflète véritablement les besoins et les aspirations de la population.
A Dijon, une mobilisation aura lieu le Jeudi 04 avril 2024 à 12h00, avec un pique-nique revendicatif prévu Place du Théâtre.