En cette journée du jeudi 11 avril 2024, le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a été le théâtre d’un épisode tumultueux lors du débat houleux sur la fusion des lycées Saint-German et Jean-Joseph Fourier à Auxerre. L’incident a éclaté lorsque Jérôme Durain, Président de Notre Région par cœur, principal groupe de la majorité, a interrompu Océane Charret-Godard (PS), vice-présidente chargée des lycées, suite à des propos choquants.
Jérôme Durain a signalé avoir entendu Thomas Lutz (RN) utiliser le terme « Untermensch » hors-micro, un terme infâme associé à l’idéologie nazie. Monsieur Lutz aurait ainsi qualifié certains individus de « Untermensch », une référence profondément troublante aux « êtres inférieurs » non-Aryens désignés par les nazis.
L’atmosphère tendue a poussé la présidente de la séance à suspendre temporairement les débats. Pendant cette interruption, monsieur Durain a exprimé son mécontentement aux élus du Rassemblement national, tandis qu’un collaborateur régional a tenté de clarifier les propos de Lutz auprès de Marie-Guite Dufay, expliquant qu’ils étaient une réponse à une précédente interruption de son temps de parole.
Marie-Guite Dufay a réagi avec fermeté à cet incident, dénonçant fermement l’utilisation du terme « Untermensch » et soulignant que de tels propos étaient inacceptables dans une enceinte démocratique. Elle a annoncé son intention de porter plainte pour cette « faute extraordinaire », soulignant l’inadmissibilité de tels discours.
Julien Odoul, pour sa part, a justifié les tensions en évoquant un sentiment d’injustice quant à l’attribution des temps de parole, accusant implicitement une préférence partisane dans ce domaine. Cet épisode a mis en lumière les tensions politiques au sein du conseil régional, exacerbées par l’approche des élections. Il a également mis en évidence les efforts de dédiabolisation du Rassemblement national, confronté à des références d’extrême-droite qui continuent à hanter le parti malgré ses tentatives de renouveau sous la direction de Marine Le Pen.
L’incident de séance s’ajoute à une série de perturbations, le groupe du Rassemblement national ayant déjà provoqué une interruption en brandissant des pancartes revendicatives, en violation du règlement intérieur.