Le 26 février 1942 demeure une date sombre dans l’histoire de Dijon. Ce jour-là, onze membres de la communauté juive, résidents de la ville, ont été appréhendés par les forces de police allemandes, victimes du régime nazi alors en pleine expansion. Leur destin tragique les a menés vers les abîmes des centres d’extermination, où leur vie a été cruellement fauchée.
Afin de perpétuer leur mémoire et de rendre hommage à leur vie volée, onze pavés de mémoire ont été scellés dans le sol de Dijon, devant les domiciles où résidaient autrefois ces onze âmes innocentes. Cette touchante initiative, orchestrée par des élèves du lycée Charles-de-Gaulle de Dijon, sous la direction éclairée de leur enseignant d’histoire, Dimitri Vouzelle, s’inscrit dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Libération de Dijon.
Depuis ce jour mémorable, les noms de Raphaël Amon, Pierre Baruch, Maurice Bigio, Joseph Blankenberg, Robert Blum, Jacob Cher, Victor Friedrich, Alfred Hauser, Gustave Judenkirsz, René Lévy et Jacques Lichtenstein résonnent dans les rues de Dijon, rappelant le prix terriblement élevé payé par ces onze individus pour leur appartenance ethnique.
La cérémonie de dévoilement de ces pavés commémoratifs a été empreinte de solennité et d’émotion, en présence de personnalités politiques et religieuses ce vendredi 24 mai 2024. François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, ainsi que Jean-Philippe Morel, adjoint au maire chargé des anciens combattants, du devoir de mémoire, de l’engagement citoyen et de la défense nationale, ont honoré de leur présence cet acte symbolique. Amelle Ghayou, secrétaire générale adjointe de la préfecture de la Côte-d’Or, a également pris part à cette cérémonie, soulignant l’importance de ne jamais oublier les pages les plus sombres de notre histoire collective.
La présence de Moché Lewin, Grand rabbin et vice-président de la Confédération des rabbins européens, a apporté une dimension spirituelle et mémorielle supplémentaire à cette commémoration. Enfin, la participation des descendants des victimes a témoigné de la transmission de la mémoire et de l’engagement à perpétuer le souvenir de ceux qui ont péri dans l’obscurité de la Shoah.
À travers ces onze pavés, Dijon affirme son attachement indéfectible à la mémoire des victimes du nazisme et sa volonté inébranlable de résister à l’oubli. Ces pierres, désormais ancrées dans le sol de la cité, constituent autant de témoins muets mais éloquents de l’histoire, rappelant à tous que la vigilance et la mémoire collective sont les remparts contre l’obscurantisme et la haine.