Le maire de Dijon, François Rebsamen, s’est exprimé publiquement pour la première fois depuis les élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale, en vue des élections législatives anticipées du 30 juin 2024. Lors d’une interview sur Franceinfo, le 12 juin 2024, l’ancien ministre socialiste de François Hollande a appelé à une union centriste autour des candidatures de la majorité présidentielle pour contrer le danger de l’extrême-droite.
Promouvoir un grand bloc central
Lors de sa conférence de presse ce mercredi, le président Emmanuel Macron a plaidé pour un rassemblement de ceux qui ont « su dire non aux extrêmes« . François Rebsamen a exprimé son soutien à cette initiative : « Je vais contribuer à la formation d’un grand bloc central pour éviter à la France le risque d’être gouvernée par l’extrême-droite. Mon devoir est de tout faire pour empêcher le RN de Le Pen d’accéder au pouvoir. J’invite tous les anciens socialistes et socialistes à se joindre à nous face aux dangers de l’extrême-droite. » Il a notamment tendu la main aux « républicains progressistes qui s’étaient reconnus dans la candidature de Raphaël Glucksmann« , arrivé troisième aux élections européennes.
« Nous sommes confrontés à un danger extrême, » a continué le maire de Dijon. « Les socio-démocrates, les radicaux, les écologistes, et les démocrates-chrétiens, qui ne partagent pas l’extrémisme, la violence et le chaos pour notre pays, doivent travailler ensemble. Je ne suis pas le seul à le dire. » Quel serait le programme de ce regroupement ? « Un certain nombre de mesures qui n’ont pas été prises, notamment autour de la justice sociale, » a répondu François Rebsamen, évoquant par exemple des sanctions pour les entreprises embauchant les seniors en contrats courts.
Le président de la Métropole de Dijon a précisé sa vision : « Je lance un appel au rassemblement de l’aile gauche et à tous les républicains progressistes pour former un grand bloc central où nous pourrons peser. Et le Président de la République, avec son Premier ministre, devra nous écouter, pour plus de justice sociale et fiscale. C’est possible de l’obtenir ! Pourquoi en France ne pourrions-nous pas réaliser cette grande coalition, alors que cela se fait souvent ailleurs en Europe ?«
Pour François Rebsamen, cette coalition est l’unique alternative : « Ce bloc central doit être guidé par l’intérêt de la France. C’est le seul capable d’être majoritaire et d’empêcher l’arrivée du FN, qui ternirait l’image de notre pays dans le monde. La France, symbole des droits de l’homme, afficherait alors le visage du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie. »
Ne pas sacrifier les valeurs pour quelques sièges
Que pense François Rebsamen du Front populaire, l’alliance des différents partis de gauche (LFI, PS, EELV, PC) pour ces législatives de 2024 ? Pour l’élu dijonnais, « l’alliance avec l’extrême-gauche en préparation, anti-européenne, ambigüe sur l’Ukraine, et anti-nucléaire, n’est pas une solution. Je dis à tous mes anciens camarades, démocrates et socio-démocrates sincères, que nous ne pouvons pas sacrifier nos valeurs pour sauver quelques sièges de députés, voilà mon cri du cœur. »
L’extrême-droite et l’extrême-gauche sont-elles similaires pour le maire de Dijon ? Pas tout à fait. « Si je devais choisir au deuxième tour entre un candidat RN et un candidat LFI, je considérerais le candidat de LFI. Car je suis évidemment violemment opposé aux positions antisémites que j’ai pu entendre. Mais je ne fais pas d’équivalence, je choisis la gauche, bien sûr, » a-t-il conclu.